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Entrée à l’Académie française de Barbara Cassin

Barbara Cassin est seulement la neuvième femme à faire son entrée à l’Académie française.
Philosophe et philoloque, Barbara Cassin affirme vouloir introduire l’esprit de résistance contre le formatage et la globalisation sous la Coupole.

Entrée à l'Académie française de Barbara Cassin - Le blog du hérisson
©François Guillot/AFP

Cette passionnée de la richesse des langues, a fait son entrée à l’Académie française ce jeudi 17 octobre avec comme cheval de bataille « l’esprit de résistance contre le formatage de la globalisation ».
Egalement auteure, celle qui a publié entre autres, L’éloge de la traduction, ne tolère pas le « global english », cet anglais simplifié qui « formate la pensée ».

Cela réduit les langues de culture, français et autres, à des dialectes à parler chez soi. La diversité européenne c’est avant tout la diversité de ses langues et de ses cultures.

« Vigueur », c’est le mot qui lui a été octroyé comme le veut la tradition de l’Académie, lors de son installation. Selon le dictionnaire de l’Académie, ce mot signifie « force dans sa plénitude, énergie intacte ».

Pour la cérémonie de l’épée, qui s’est déroulée ce mardi soir, la directrice de recherche du CNRS, âgée de 71 ans, avait réuni ses amis dans la salle des Caryatides du Louvre à Paris. C’est l’un des deux symboles des immortels avec l’habit vert.

La future académicienne avait choisi une épée qui détone, une épée laser. Ce bijou hi-tech, non létal, d’environ un kilo, possède une lame en cuir souple percée de petits trous où ressort grâce à un tissu en fibre optique, une phrase de Jacques Derrida « plus d’une langue ». Le pommeau de l’épée représente une statuette hittite, déesse de la fertilité, trouvée en Anatolie.

Barbara Cassin veut défendre le français sans prendre son parti au monolinguisme. Elle indique que « la magnifique diversité des langues sert d’antidote au pseudo universel de la communication ».

Après des études de philosophie à la Sorbonne, c’est en 1984 qu’elle fait son entrée au CNRS et en a même reçu la médaille d’or (la plus haute distinction scientifique française) en septembre 2018. Récompense obtenue pour l’ensemble de son « oeuvre traversée par la question des mots et du langage ».

« Traduire, c’est faire avec les différences »

En plus d’être helléniste, Barbara Cassin est aussi éditrice et directrice de collections qui sont consacrées à la philosophie. Son élection à l’Académie française date du 3 mai 2018. Elle a été élue au fauteuil du musicologue Philippe Beaussant.

Elle a dirigé un monument de la langue « le dictionnaire des intraduisibles » (Vocabulaire européen des philosophies au Seuil-Le Robert, 2004) qui examine plus de 1500 mots du langage philosophique qui sont confrontés à la difficulté de leur traduction dans une quinzaine d’autres langues.

Depuis Marguerite Yourcenar en 1980, Barbara Cassin est seulement la neuvième femme admise à l’Académie française et la cinquième qui y siégera sur les 35 membres qui la compose actuellement.
Elle retrouvera donc les académiciennes Dominique Bona, Hélène Carrère d’Encausse (secrétaire perpétuel), Florence Delay et Danièle Sallenave.

Christophe G

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