Environnement

L’aquaponie est-elle l’agriculture du futur ?

Savez-vous que les poissons peuvent intervenir dans la production de nos fruits et légumes ?  L’aquaponie est-elle l’agriculture du futur ? Économique, pratique, écologique et durable, cette méthode de culture devient de plus en plus populaire et pourrait bien remplacer le système traditionnel.

L’aquaponie est-elle l’agriculture du futur ? Le blog du hérisson

Qu’est-ce que l’aquaponie ?

Aquaponie vient d’aqua qui signifie eau en latin et de ponos un terme du grec ancien que l’on peut traduire par travail. D’un point de vue étymologique, l’aquaponie est donc le travail de l’eau.
L’origine de l’aquaponie vient de l’Asie avec la rizipisciculture qui alliait culture du riz et élevage de poissons. Les pieds de riz purifiaient l’eau tandis que les déjections des poissons fertilisaient la rizière.
En France, le programme AquaPonie, Innovation Végétale et Aquaculture (APIVA), lancé en 2014, a permis de structurer la filière et de faire connaître ce système de culture.
L’aquaponie unit la culture des plantes et l’élevage des poissons. Ces derniers remplacent la terre et leurs déjections font office d’engrais. Les déjections des animaux aquatiques sont les seuls engrais que connaissent les plantes. Aucun insecticide n’est utilisé en aquaponie. En effet, les déjections des poissons sont suffisamment riches en matière azotée pour nourrir et faire grandir les plantes. Elles contiennent de l’ammoniaque transformée en nitrites grâce à des microbactéries.
De quoi nourrir les plantes qui à leur tour purifient l’eau, celle-ci retourne aux poissons, la boucle est bouclée, le cercle est vertueux et prometteur.
Pour que l’aquaponie se passe dans les meilleures conditions, il faut veiller au meilleur équilibre possible pour les poissons. Lorsque ce système de culture est réalisé sous serre, il est également préférable de rendre ces serres autonomes en énergie.

Quelles différences entre hydroponie et aquaponie ?

Ces deux techniques sont similaires, mais comportent tout de même quelques différences. En effet, l’aquaponie, comme vu précédemment, consiste à utiliser l’eau des poissons pour fertiliser les cultures végétales. L’hydroponie, quant à elle, consiste également à cultiver des végétaux hors-sol, mais les plantes sont enrichies grâce à une solution riche en nutriments pour les faire grandir. En hydroponie, des engrais sont fréquemment ajoutés, chimiques ou non, pour obtenir un niveau de croissance suffisant. Lorsque ces engrais sont biologiques, on ne parle plus alors d’hydroponie, mais de bioponie.
L’aquaponie est un écosystème fermé, où le seul entrant de ce processus est la nourriture des poissons.
La culture hydroponique est plus rapide à démarrer que l’aquaponie. Un de ses inconvénients reste son coût du fait des nutriments chimiques utilisés. La nourriture des poissons nécessaire à l’aquaponie est relativement abordable en comparaison (surtout si des petits insectes sont donnés aux poissons).
Le système aquaponique est plus facile d’entretien et la productivité de cette culture plus efficace qu’avec l’hydroponie. C’est pour cela que de nombreux jardiniers ont tendance à privilégier l’aquaponie.

Quels sont les avantages de l’aquaponie ?

Le succès grandissant de cette agriculture de demain est en partie dû à ses nombreux avantages :

  • l’utilisation à 100 % du milieu aquatique pour nourrir le milieu terrestre ;
  • reprendre le contrôle de sa consommation ;
  • moins chronophage, pas de désherbage ni de limaces ;
  • très faible consommation d’eau, seulement 1/10ème d’eau par rapport à un potager traditionnel au sol.

Sur les toits, sur le béton ou sur l’eau, les potagers du futur peuvent être installés dans les lieux les plus insolites, sur des zones où il n’y a pas de terre.
Des espaces inutilisés sont donc transformés en espaces productifs pour nourrir les gens de la ville efficacement, sans transport et en circuit court.

Quels poissons sont compatibles avec l’aquaponie ?

Ce sont les poissons d’eau douce qui sont les plus généralement utilisés dans les fermes aquaponiques, du fait de leur bonne résistance et de leur adaptabilité en bassin.
Les écrevisses et les crevettes d’eau douce sont souvent privilégiées, car elles se nourrissent des déchets organiques issus de la transformation des poissons après leur récolte. L’impact écologique de l’aquaponie est ainsi encore plus optimisé.
Le tilapia, le poisson-chat ou encore le crapet arlequin tolèrent les espaces réduits et les changements d’eau. Si les poissons ne sont pas élevés pour leur chair, les poissons rouges et les carpes Koi s’adaptent également bien à ce système.
Il est fréquent d’utiliser aussi le silure, la perche argentée, la carpe commune, l’omble chevalier, le bar rayé, la morue Murray, etc.

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Quelles sont les plantes à privilégier ?

Le choix des plantes dépend du nombre de poissons qui sont élevés et stockés en bassin. En effet, les plantes vont pouvoir se nourrir en fonction du volume de poissons. Les légumes à feuilles vertes (salades, choux, épinards, etc.), qui ont des besoins nutritifs assez faibles, sont particulièrement adaptés au système aquaponique.
Les bassins qui peuvent contenir un volume important de poissons conviennent aux plantes qui ont des besoins nutritionnels plus élevés comme les tomates, les poivrons ou les concombres.
D’autres plantes, légumes et fruits sont réputés pour bien pousser en système aquaponique. C’est le cas des fraises, des melons, du persil, des haricots, des oignons, des aubergines, de la patate douce, etc.

Peut-on faire de l’aquaponie chez soi ?

Et si le bocal de votre poisson rouge devenait un jour votre potager ?
Il est tout à fait possible de pratiquer l’aquaponie chez soi.
Les composants de base de ce système sont un bac de culture avec du substrat, une pompe (tuyaux et raccords à prévoir), une cuve pour le bassin, un débord, un système de filtration, un filtre lampe UV, le processus de cyclage de l’eau et bien sûr des poissons !
Une serre de 22 mètres carrés peut produire l’équivalent d’un potager de 200 mètres carrés.
Un gain de place énorme, mais aussi un jardinage plus rapide et plus ergonomique du fait de pouvoir rester debout contrairement au jardinage au sol.

Avec ce système de culture, plus de risques d’intempéries, votre culture est à l’abri et profite des rayons du soleil en toute saison. Une culture aquaponique est amortie en quelques années (la durée dépend de la surface).

Céline Larraufie

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