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Associations caritatives, un avenir sombre ?

Après avoir fait face, comme elles le pouvaient, à la difficile période du confinement, les associations caritatives se projettent dans l’avenir. Et les prochains mois pourraient bien accroître les difficultés de ces organismes, dédiés à la solidarité et à l’entraide. Associations caritatives, un avenir sombre ? C’est la crainte des spécialistes du secteur, même si tous veulent croire à un avenir plus radieux que celui qu’on nous présente.

Associations caritatives, un avenir sombre ?

Les associations caritatives fortement sollicitées pendant le confinement

Le confinement a été pour bon nombre d’entreprises un arrêt brutal de l’activité. Le chômage partiel, dont les conditions ont été assouplies pour faire face à cette crise sanitaire inédite, mais aussi le non-renouvellement de CDD, d’intérimaires, etc. ont fait basculer de nombreux salariés dans la précarité. Naturellement, ils se sont tournés vers l’une des nombreuses associations caritatives existantes, et des Restos du Cœur au Secours populaire, toutes ces associations ont répondu présentes.

Il a fallu aider, répondre aux demandes tout en s’astreignant à respecter les règles sanitaires. Difficile de papoter et de remonter le moral des plus démunis quand l’aide alimentaire se distribue façon drive. L’isolement se creuse un peu plus, quand les hommes et les femmes ne peuvent plus retrouver cette « chaleur humaine » aussi indispensable que les denrées alimentaires, qu’ils sont venus chercher.

Ces associations craignent de ne pouvoir faire face à la demande

L’épidémie de coronavirus a souligné la frontière ténue pour de nombreux travailleurs séparant la « normalité » de la précarité. La baisse du pouvoir d’achat ne se mesure pas qu’en termes de salaire, et il suffit de priver certains enfants  de cantine scolaire pour bouleverser le budget d’un foyer. Depuis le début du mois de mars, certains centres des Restos du Cœur ont connu des augmentations de 40 % des demandes. Des personnes, qui se croyaient à l’abri, se retrouvent dans des situations compliquées avec toujours cette peur du lendemain.

Et la crainte de l’avenir à moyen et plus long terme se ressent aussi au sein de ces associations. Toutes doivent continuer à respecter les gestes barrière, tout en faisant face à l’afflux de demandes et d’aide d’urgence. Et l’optimisme n’est pas de mise pour ces chevilles ouvrières de la solidarité.

Associations caritatives, un avenir sombre ?

Une rentrée déjà crainte pour les acteurs de la solidarité nationale

Le gouvernement a confirmé les prévisions noires des économistes, et à la crise sanitaire va succéder une crise économique et sociale. La France compte un million de chômeurs de plus depuis le début de l’année, et cette augmentation est appelée à se poursuivre notent tous les responsables de ces associations. Elles sont déjà conscientes, que leurs besoins augmenteront en proportion pour venir en aide à ces victimes de la crise sanitaire, qui viendront grossir les rangs des précaires et des démunis. 

Pour faire face à ces besoins, les associations caritatives ont besoin d’accroître leurs recettes. Mais dans l’état actuel des choses, bon nombre d’événements (concerts, fête locale, loto, tombolas, …) ont déjà été annulées avec la disparition des ressources associées. A la Croix-Rouge, par exemple, les ressources issues de la présence de secouristes lors de concerts, de manifestations en tout genre ont disparu avec l’interdiction de tout rassemblement de plus de 10 personnes.

C’est donc un avenir sombre qui se dessine, alors qu’un autre problème s’est déjà fait ressentir. En invitant les personnes les plus vulnérables, parmi lesquelles les personnes âgées, à se protéger en limitant leurs déplacements, les autorités publiques ont indirectement pénalisé le secteur, puisque les seniors constituent l’essentiel de ces bénévoles dévoués au service des autres.

Eric Varin

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