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Le Point Nemo : le côté obscur de l’espace

Au cœur du Pacifique Sud se trouve Le Point Nemo : le côté obscur de l’espace. Un tombeau de métaux endormi dans les abîmes, où aucune vie sous-marine ne semble pouvoir s’épanouir. Cette zone isolée intrigue et attire les scientifiques et les navigateurs du monde entier, en quête d’aventure.

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Le Point Nemo impacté par un engin spatial

Le Point Nemo ou le Pôle maritime d’inaccessibilité

Le Point Nemo, également appelé le Pôle maritime d’inaccessibilité, se trouve à 48° 52′ 31″ S et 123° 23′ 33″ O, dans l’Océan Pacifique Sud. C’est la position dans l’océan la plus éloignée de toute terre émergée sur notre planète ! Soit 22 millions de kilomètres carrés. Cette superficie gît à équidistance de trois îles non habitées :

  • l’île Ducie (2681 km) ;
  • l’île Moto Nui (2681 km) ;
  • l’île Maher (2694 km).

Les humains les plus proches se trouvent à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS), qui orbite entre 330 et 410 kilomètres au-dessus de la Terre. À partir de cet emplacement, les civilisations à proximité du Point Nemo se situent en Nouvelle-Zélande à 4795 kilomètres et sur la côte sud du Chili à 4222 kilomètres. Lors du Vent des Globes, certains navigateurs côtoient aussi ce lieu de solitude.
Pourquoi ce nom ? Hrvoje Lukatela, un ingénieur croato-canadien, décide en 1992 d’en calculer les coordonnées et le baptise sous ce pseudo. Il fait référence au célèbre personnage du capitaine Nemo, de vingt mille lieues sous les mers. De plus, « Nemo » signifie « personne » en latin, ce qui correspond parfaitement à ce vide, coincé entre deux courants océaniques, dépourvu de toutes traces de vie.

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Carte géographique du Point Nemo

Un cimetière spatial dans l’Océan

À partir de 1971, Le Point Nemo devient un cimetière spatial. Les Soviétiques, suivis par les Américains, ont commencé à larguer leurs appareils en fin de vie depuis l’espace. Des engins astronautiques de renom, tels que la station spatiale Mir et la navette spatiale Columbia, ont trouvé leur dernier repos dans ce vaste plan d’eau. Près de 300 morceaux de débris gisent à plus de 4000 mètres de profondeur dans les abysses de l’Océan Pacifique Sud.

La nécropole aérospatiale répond à deux exigences :

  • Son éloignement minimise les risques pour les populations et les infrastructures en cas de défaillance lors de la rentrée atmosphérique.
  • La profondeur de l’océan permet de limiter la dispersion des débris et de concentrer l’impact sur une zone restreinte.

Cet endroit isolé et sûr offre un environnement idéal pour contrôler l’impact de ces structures qui entrent dans l’atmosphère en feu. D’après la NASA (National Aeronautics and Space Administration), la Station Spatiale Internationale (ISS), devrait quitter son orbite en 2030. Cette longue chute nébuleuse durera plusieurs semaines et prendra fin au Point Nemo.

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Épave d’un satellite dans le cimetière spatial dans l’Océan Pacifique Sud

La répercussion environnementale sur la vie marine

L’utilisation du Point Nemo comme décharge à ciel ouvert n’apparaît pas sans controverse. La répercussion environnementale à long terme de cette pratique n’est pas encore entièrement comprise. La présence de contaminants potentiels tels que les hydrazines et les métaux lourds provenant des vaisseaux spatiaux engloutis représentent un risque de pollution pour la protection de la vie marine.

Des études et des recherches sont en cours pour mieux évaluer les risques et les impacts sur l’écosystème. On explore également des solutions alternatives pour la gestion des débris spatiaux. En attendant, le Pôle maritime d’inaccessibilité continue d’accueillir les vestiges de l’espace.

Le Point Nemo : le côté obscur de l’espace, reste un endroit à la fois fascinant et mystérieux. Ce point unique, symbole d’immensité et d’inconnu, continue de séduire et d’intriguer. Mais au-delà de son mystère, il soulève des questions éthiques et écologiques importantes. Serait-il temps de rêver d’un avenir où l’exploration spatiale s’inscrit dans la durabilité et le respect de l’environnement ?

Sergio Mano

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