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Qu’est-ce que la phobie d’impulsion ?

Il vous est sûrement déjà arrivé de penser à ce qui pourrait se passer si vous agressiez soudainement quelqu’un. Bien que cela soit assez anodin, certaines personnes en souffrent au quotidien. Qu’est-ce que la phobie d’impulsion qui caractérise ce trouble méconnu ?

Qu’est-ce que la phobie d’impulsion ? - Le blog du hérisson

Des pensées intrusives qui virent à l’obsession

La phobie d’impulsion commence dans la tête des malades atteints. Elle se traduit par des pensées intrusives qui reviennent en boucle. Ces pensées peuvent être de l’ordre de l’agression, qu’elle soit physique ou orale, envers les autres ou plus rarement soi-même. Elles peuvent parfois être extrêmement violentes, le patient s’imaginant commettre un acte horrible, un meurtre par exemple. Au fil du temps, les pensées se transforment en peurs et tournent à l’obsession. La personne atteinte fait tout pour éviter de perdre le contrôle. Elle cache progressivement tous les objets qu’elle pourrait être susceptible d’utiliser pour faire du mal, comme des objets tranchants. Elle évite de se rendre dans des lieux dangereux comme le métro, car elle a peur de se jeter sur les rails par exemple. Cela peut même mener à un isolement total, le malade refusant toute visite par peur d’agresser la personne.

Quelle est l’origine de la phobie d’impulsion ?

Plusieurs causes peuvent expliquer l’origine de ce trouble. Le facteur peut être génétique. Il peut aussi être héréditaire. Un bouleversement dans le quotidien provoque également les symptômes de la phobie d’impulsion. Un déménagement, un accident, une grossesse : autant de facteurs traumatisants qui sont à l’origine de nombreux TOCs (troubles obsessionnels compulsifs). C’est particulièrement vrai pour les jeunes mères venant d’accoucher. Atteintes du syndrome post-partum, elles se plaignent généralement d’envies intenses de faire du mal à leur nouveau-né, voire de le tuer. C’est source de culpabilité, car elles ont l’impression de ne pas aimer leur bébé et d’être des mères indignes.

Cependant, la principale cause de la phobie d’impulsion est psychologique. C’est pourquoi des études faites par la psychologue Natalia Koszegi ont démontré que 63 % des patients souffraient de troubles de l’humeur, et 76 % de troubles anxieux. De plus, les personnes les plus à risque seraient, aussi incroyable qu’il soit, très altruistes et bienveillantes. Cela expliquerait pourquoi elles sont aussi angoissées par l’idée de faire du mal à autrui.

Y a-t-il un risque de passage à l’acte ?

Selon Boris Charpentier, un psychologue spécialisé dans cette catégorie de troubles, le risque qu’un malade atteint de phobie d’impulsion passe à l’acte est faible. Il est bon de rappeler à ces personnes que leurs pensées, aussi violentes soient-elles, sont uniquement des peurs irréalistes. Ce n’est pas parce que l’on imagine telle situation qu’elle va réellement se produire. En fait, il y a un risque de commettre une faute si et seulement si le patient est atteint d’autres pathologies, généralement des maladies psychiatriques graves : la schizophrénie et la psychose en font partie.

Il est possible de guérir de la phobie d’impulsion, même si cela exige un travail de longue haleine. Certains malades prennent un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, ce qui les aide généralement à diminuer leur niveau de stress. La thérapie comportementale et cognitive est l’approche la plus efficace en ce qui concerne la guérison de ce trouble. Le psychothérapeute expose le patient face à ses peurs pour lui faire comprendre que ce ne sont que des pensées. L’hypnose fait aussi ses preuves depuis quelques années, et si la TCC ne fonctionne pas, le patient pourra se rediriger vers elle, afin de canaliser et modifier ses schémas de pensée, et l’amener à reprendre le contrôle de sa vie.

Cassandra Michel

Qu’est-ce que la phobie d’impulsion ?

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