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5 vérités sur les Bretons : info ou intox ?

Vous prévoyez de venir en Bretagne, mais vous ne savez pas quoi penser des clichés qui circulent sur ses habitants ? Nous nous sommes renseignés pour vous au sujet de 5 vérités sur les Bretons : info ou intox ?

5 vérités sur les Bretons : info ou intox ? - Le blog du hérisson

1. Un Breton vous dira toujours qu’il est breton dans les 3 premières minutes de conversation

C’est une tendance que les non-Bretons ont du mal à comprendre. Souvent interprété à tort comme un chauvinisme mal placé, il n’en est rien. Lorsque le Breton vous dit qu’il est Breton, c’est comme s’il vous ouvrait son cœur.

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77 % des Bretons sont plus attachés à la Bretagne qu’à la France d’après une étude du cabinet Elabe. Ils pensent au Gwenn Ha Du avant le drapeau tricolore. Ils soutiennent avec véhémence le goût du beurre salé avant de se faire les défenseurs du champagne.

Cette même étude révèle que les raisons de cet attachement sont multiples :

  • le sentiment de sécurité (76 %)
  • l’impression de moins subir de pollution (69 %)
  • la beauté des paysages (61 %)
  • l’entraide et la solidarité (42 %)
  • la confiance dans les services publics locaux (68 %) : 65 % pour l’école et 74 % pour l’hôpital

Seuls 26 % des sondés pensent qu’ils pourraient s’épanouir dans une autre région.

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2. Un Breton a toujours un Gwenn Ha Du sur lui

Source de moquerie, le drapeau breton arboré lors de n’importe quelle manifestation sportive, concert ou rassemblement fait lever les yeux au ciel. À première vue, c’est surtout un bon moyen d’engager la conversation et de rencontrer d’autres Bretons. Son omniprésence fait sourire et c’est un peu un concours à celui qui réussira le meilleur photobomb.

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D’un point de vue plus profond, il est un symbole fort de solidarité et de liberté. Popularisé peu après Mai 68,  il a servi de symbole de ralliement à la cause des ouvrières d’une entreprise de Saint-Brieuc en 1972. Elles refusaient d’être payées 20 % de moins que leurs homologues de région parisienne. Soutenues par de nombreux Bretons, munis du drapeau, elles ont fini par remporter la bataille.

Si tous les Bretons n’ont pas leur drapeau prêt à être dégainé de leur poche, il faut reconnaître que bon nombre en possèdent. Près de 300 000 Gwenn Ha Du sont vendus chaque année. Même les enseignes de grande distribution disposent d’un rayon Produits locaux avec des drapeaux de différentes tailles et matières tout au long de l’année.

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3. Un Breton consomme en priorité breton

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Si vous avez déjà commandé un coca en Bretagne, on vous a sans doute répondu :

On n’a que du Breizh Cola ici.

Produite près de Ploërmel, la boisson compte beaucoup de partisans. Elle est numéro 2 des ventes, derrière Coca Cola et devant Pepsi. Créée en 2002, l’entreprise générait 10 millions de chiffre d’affaires en 2022 pour 130 000 hl produits. Même depuis que l’entreprise a été rachetée par des Normands, les ventes ne faiblissent pas et d’autres régions ont suivi le mouvement.

Autre produit auquel le Breton est attaché : la crêpe. Il peut ingurgiter une grande quantité de beurre sans tourner de l’œil, mais si vous voulez lui provoquer un ulcère, faites-lui des crêpes à l’huile. Même chose pour les crêpes salées. Une tranche de jambon dans une crêpe de froment, c’est barbare. Et si vous comptez l’emmener dans une crêperie hors de Bretagne, assurez-vous qu’elle soit tenue par un Breton. Un bon indice : il y aura du lait Ribot à la carte.

Pour sortir de l’univers culinaire, parlons de la musique. Si vous êtes en soirée et voulez savoir qui est Breton, passez au choix La tribu de Dana, Lambé ou Le loup, le renard et la belette pour être fixés. Ces trois morceaux font partie des déclencheurs qui font perdre tout contrôle aux Bretons et révèlent leur vraie nature.

La Breizh Cola Transatlantique - Le blog du hérisson

4. Un Breton comprend le breton

→ Info

Il existe en Bretagne deux langues régionales : le breton et le gallo. Il s’agit de langues et non de patois. Depuis 1982, les communes se sont dotées de panneaux bilingues, la plupart du temps français-breton, même dans le pays gallo.

→ Intox

Une enquête réalisée par l’institut TMO Régions en 2018 a mesuré le nombre de locuteurs, mais aussi leur niveau et leur usage des langues au quotidien :

  • Le breton : 207 000 locuteurs
    • 5,5 % de la population parle breton, soit environ 213 000 personnes dans les 5 départements de la Bretagne historique. L’âge moyen des locuteurs est de 70 ans ;
    • 3,5 % de la population déclare comprendre très bien ou assez bien le breton sans le parler ;
    • 31 % maîtrisent quelques mots ou expressions.
  • Le gallo : 191 000 locuteurs
    • 5 % de la population parle gallo, soit environ 196 000 personnes ;
    • 4 % de la population déclare comprendre très bien ou assez bien le gallo sans le parler ;
    • 15 % maîtrisent quelques mots ou expressions.

Moins de la moitié des Bretons ont donc des connaissances en langue bretonne et en gallo. La cause principale est l’interdiction de parler breton mise en place à partir de 1902 dans le cadre de la politique de laïcisation. Des châtiments étaient infligés à l’école jusque dans les années 60, pour contraindre les enfants à parler français plutôt que breton.

Pourtant, l’envie d’apprendre le breton en le gallo refait surface :

  • Pour le breton :
    • 73 % des personnes sondées demandent plus d’enseignement du breton à l’école ;
    • 33 % des répondants ont envie que leurs enfants connaissent le breton et ils sont encore plus nombreux (43 %) chez les 15-24 ans ;
  • Pour le gallo :
    • 32 % sont favorables à plus d’enseignement du gallo dans les écoles ;
    • 10 % aimeraient que leurs enfants connaissent le gallo.

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5. Un Breton est toujours dans le déni concernant la pluie

→ Intox

Si je vous demande de me dire quelle est la ville la plus pluvieuse de France, vous pensez sans doute à Brest, non ? Et bien sachez qu’il s’agit de Sewen, dans le Haut-Rhin, avec 2 282 mm ! Brennilis, dans le Finistère, n’arrive qu’en dixième position avec 1 552 mm de cumul de précipitations.

→ Info

Pour être honnête, Brennilis arrive en premier dans le classement des villes avec le plus de jours de pluie (172 jours). Mais on ne parle pas de journées de pluie continue. On sait qu’en Bretagne le temps est fluctuant et que les éclaircies succèdent aux averses.

Néanmoins, il convient de noter que les Bretons ont un vocabulaire riche pour parler de la pluie. Par ordre de gradation, nous avons : la bruine, le crachou, le crachin, la pluie fine, l’ondée, l’averse, le grain, la drache et la giboulée. Pourquoi autant de mots si le phénomène météorologique n’est pas digne d’être mentionné ?

Le parapluie est de sortie en Bretagne - Le blog du hérisson

Vous êtes désormais prêts à faire connaissance avec les locaux grâce à ces 5 vérités sur les Bretons qui allient info ou intox. Si vous êtes timide, n’oubliez pas qu’un Gwenn Ha Du ou qu’un Breizh Cola saura vous attirer leur sympathie. Pour une validation définitive, accompagnez la levée de votre verre du traditionnel Yec’hed mat  (se prononce «yermat») ! Enfin, n’hésitez pas à lire notre article sur le tourisme en centre-Bretagne pour glaner des idées de lieux à visiter.

Alix Menez

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