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Aliments transformés : une véritable drogue ?

Plats préparés, charcuteries, biscuits et autres friandises… Ils sont si pratiques et si tentants. L’industrie alimentaire le sait bien : elle a rendu les consommateurs accros à leurs produits transformés de la même manière que l’industrie du tabac a rendu les fumeurs accros à la cigarette. Les aliments transformés : une véritable drogue ?

Aliments transformés : une véritable drogue ? - Le blog du hérisson

Industrie alimentaire : comment ils nous rendent accros

Les aliments transformés (et même parfois ultra-transformés) sont des produits alimentaires dont la fabrication implique plusieurs étapes et techniques, avec différents ingrédients et une kyrielle d’additifs, de conservateurs et d’exhausteurs de goût. Cette transformation vise à créer des aliments faciles à consommer, ayant une durée de vie plus longue et surtout les plus attractifs possible.

En effet, ils sont mis au point pour que vous n’en ayez jamais assez. La surconsommation de produits sucrés et gras est même assimilée à une addiction à la drogue. L’industrie alimentaire dépense donc des milliards pour manipuler les centres de plaisir dans le cerveau : le système de récompense de la dopamine.

La dopamine est le principal neurotransmetteur du cerveau, associé au plaisir. Quand le circuit de la récompense est activé, nous cherchons à renouveler l’expérience. L’imagerie médicale permet maintenant de montrer l’activité du cerveau en temps réel. Les spécialistes ont ainsi pu constater que la sensibilité à la dopamine est limitée chez les personnes consommant des produits transformés, car le cerveau est trop stimulé. Il leur faut donc toujours plus de ces produits pour obtenir le même niveau de satisfaction.

Qu’est-ce que le point F, créé par les industriels ?

Vous pensez que c’est simplement votre manque de volonté ou discipline qui vous pousse à manger ces produits de façon compulsive ? Détrompez-vous : il s’agit en fait d’une approche méticuleusement orchestrée. Les industriels ont défini le « point de félicité » (bliss point) ou point F qui détermine la dose idéale de sucre et de gras dans un produit : suffisamment pour faire plaisir au consommateur et l’inciter à manger ou boire plus, mais pas trop pour ne pas écœurer. Ce moment parfait où votre cerveau se déchaîne et où vous n’avez plus vraiment conscience de ce que vous ingérez.

Les industriels mettent donc tout en œuvre pour nous faire croire que nous ne savons pas quand nous arrêter de manger. La concurrence est féroce dans ce secteur et chaque marque veut que vous mangiez le plus de produits possible, quelle que soit la qualité nutritionnelle. À l’aide de méthodes scientifiques, les industriels adaptent donc les proportions de sucre, de graisse et même de sel pour optimiser le goût, prolonger la durée de conservation et réduire les coûts. Que des avantages donc. Pour eux.

Aliments transformés : faut-il s’en passer tout à fait ?

Sans pour autant faire abstraction du plaisir de la nourriture, il est donc préférable d’opter pour une alimentation variée et équilibrée basée principalement sur des produits le moins transformés possible. Selon les preuves scientifiques les plus objectives et les recommandations de l’OMS, nous devons consommer le moins possible de produits animaux (viandes, œufs, produits laitiers), de produits transformés, et le plus possible de fruits, de légumes, de légumineuses, de céréales complètes, de noix, d’herbes et d’épices.

N’oubliez donc pas que ces produits sont pensés et fabriqués pour être les plus appétissants possible et vous faire consommer toujours plus. Ne soyez pas dupes. Ayez conscience de ce que vous ingérez et prenez le temps d’apprécier. En combien de temps faut-il manger ? Cela dépend de vous. Pour s’arrêter au bon moment, écoutez votre corps et stimulez tous vos sens. Et vous, quelles sont vos astuces pour profiter pleinement de vos repas sans passer en mode pilote automatique ? Partagez-les avec nous !

Isabelle Derson

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