Drive to Survive : pourquoi vous êtes accro ?
Avant, la Formule 1, vous n’y connaissiez rien. Mais ça, c’était avant. Depuis, Netflix est passé par là. Drive to Survive : pourquoi vous êtes accro ?

Pitlane, pole position, safety car, « box box », FIA, ça vous parle ? Évidemment ! Depuis que vous avez binge-watché Drive to Survive sur Netflix, vous êtes incollable. Pire, vous êtes accro ! Décryptage du succès fou de ce docu-série sportif.
Un storytelling ultra soigné
Drive to Survive, traduit sous le nom de Pilotes de leur destin, en français, a déjà conquis des millions de téléspectateurs dans le monde. Dès la parution des épisodes de la saison 4 sur Netflix, en mars 2022, plus de 4 millions de personnes ont binge-watché la série. Cet engouement n’est pas un hasard : la société de production de Drive to Survive, Box to Box Films, a tout donné en storytelling.
Susciter des émotions ? Ils maîtrisent à fond !
Leur série a tout pour plaire : des personnalités hautes en couleur, une histoire et un fil conducteur, un narrateur captivant, un vocabulaire technique et cool – avec des mots comme grip, pole position, pitlane – du suspens, de la surprise, et surtout, des effets visuels et sonores incroyables.
• Des conflits, des drames, de la passion !
Chaque épisode se concentre sur un ou plusieurs personnages et approfondi leur histoire. Le spectateur apprend à connaître les pilotes et leurs équipes, d’où ils viennent, quelles sont leurs aspirations et avec qui ils ont des affinités (ou pas). Leur histoire, présentée avec beaucoup d’humanité, donne l’impression de les connaître et de les comprendre. Alors forcément, on s’attache !
On découvre la rivalité qui existe entre les personnages. On voit les Team Principal (directeurs des écuries) qui s’envoient des piques cinglantes devant la caméra. On regarde les pilotes, qui luttent avec acharnement sur la piste contre leurs concurrents, ou parfois même, contre leurs coéquipiers. On assiste, stupéfaits, aux conflits au sein d’une même équipe. La narration est savamment travaillée pour mettre en lumière les rivalités et retenir l’attention des spectateurs.
C’est ainsi que Günther Steiner se retrouve assez rapidement propulsé parmi les personnages principaux de la série. Team Principal chez Haas, il a l’art de critiquer sans ménagement ses propres pilotes, puis de les embrasser chaleureusement lorsqu’ils terminent correctement la course. Une attitude très franche qui fait bien rire les spectateurs.
• Rythme, image, son : une ambiance captivante
La narration de Drive to Survive adopte un rythme savamment étudié pour garder l’attention des spectateurs. Il est intense et rapide pendant les courses, le public est projeté dans l’action grâce aux caméras embarquées – on s’accroche à l’accoudoir. Puis il est plus doux, mélodieux et calme. On change de décor avec une interview dans une belle villa, notre rythme cardiaque redescend, comme un souffle pour mieux repartir lutter avec les pilotes sur la piste. Une ambiance comme celle-là, on ne s’en lasse pas, on en reprend !
Côté visuel, inutile de trop en dire, les images parlent d’elles-mêmes. Accompagnées d’effets sonores incroyables, on est scotchés à notre canap’ pendant tout l’épisode. Mieux vaut ne pas trop se distraire de l’écran, on raterait une action ou une réplique cruciale.

Une tension qui glace le sang
À chaque départ, les pilotes jouent leur vie. Ils roulent à une vitesse située en moyenne entre 240 km/h et 340 km/h. En Grand Prix, la vitesse record a été atteinte par Kimi Räikkönen avec 370,1 km/h au compteur… de quoi refaire son brushing !
La moindre erreur peut être fatale. La dernière saison de Drive to Survive a donné son lot de sueurs froides. On retiendra notamment l’impressionnant crash de Zhou Guanyu au Grand Prix de Silverstone.
Entre la technicité des circuits, les conditions météos peu accueillantes et l’extrême vitesse, les réflexes des pilotes doivent être si rapides que c’en est presque inhumain. On comprend vite pourquoi ils sont si populaires, glorifiés par le public comme des super-héros.

Les réalisateurs jonglent merveilleusement avec la tension qui se joue sur la piste pour faire battre le cœur des téléspectateurs – quand il n’a pas déjà chaviré pour les beaux yeux de Charles Leclerc.

L’adrénaline de la compétition
Comme dans tous les sports de compétition, l’objectif est la victoire. Excepté qu’en F1, il y a deux victoires qui se jouent : celle des pilotes et celle des constructeurs (aka les écuries).
À chaque Grand Prix, en fonction de leur classement, les pilotes récoltent un nombre de points. Chaque point remporté est un point pour leur écurie. Plus une écurie a de points et monte dans le classement constructeurs, plus elle a de gains à la fin de la saison. La pression affecte donc le pilote, mais aussi toute l’équipe des ingénieurs qui travaille à rendre la voiture la plus performante possible.
Cela permet à certaines écuries de remporter un championnat, même quand leur pilote n’est pas premier cette année-là. Ainsi, en 2021, c’est Max Verstappen qui a été sacré champion du monde dans sa monoplace du Red Bull Racing, alors que c’est Mercedes qui a gagné le championnat constructeurs.
Les spectateurs peuvent ainsi vivre deux potentielles victoires : celle de leur héros et celle de leur constructeur favori. Quand les deux l’emportent, on est doublement heureux !

Un sport inatteignable pour le grand public
Vous êtes déjà monté dans une Formule 1 ? Moi pas (et heureusement) !
Drive to Survive, on est accro, parce que ça nous fait vibrer ! Mais aussi parce que c’est un monde totalement inatteignable pour la grande majorité d’entre nous.
Le sport automobile n’est clairement pas aussi pratiqué que le tennis ou la natation. Pourquoi ? Parce que c’est un sport dont la pratique coûte très cher (et même, très, très cher).
Avant d’y entrer, il faut avoir des parents généreux ou être miraculeusement repéré par un sponsor. Par exemple, pour être pilote de F4, il faut obtenir la licence de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA). La formation coûte autour de 80 000 €.
Si un pilote est bon, il évolue progressivement de la F4 à la F2. Avec beaucoup de talent, de chance, et de moyens, il est repéré pour devenir pilote de F1. La formation peut durer des années, ce sport est donc réservé à une élite, fils d’ex-pilote, de milliardaire ou sponsorisé par une grande fortune.
Les épisodes montrent les coulisses de la vie de ces personnalités. On y voit l’extrême luxe dans lequel elles vivent : manoir à la campagne, vignoble en Italie, voitures de sport, tenues haute couture. Cela renforce la sensation d’exclusivité du milieu de la Formule 1. C’est un monde qui fait rêver le grand public, assis sur son canapé, avec sa bière et ses cacahuètes !

Grâce à son docu-série, Netflix a su vulgariser le sport automobile. Le grand public a découvert, que derrière ces voitures ultra-rapides qui font 50 à 60 tours de circuit le dimanche, il existe un monde très technique et passionnant. Maintenant, Drive to Survive, on sait pourquoi on en est accro.
Netflix propose également des mockumentaires à ne pas louper. Il y en a pour tous les goûts !
Camille Hebbinckuys