Flâner sur l’île d’Yeu | Vendée
Il existe un lieu où le temps semble s’être arrêté, où la nature et l’histoire sont en réelle harmonie. Venez flâner sur l’île d’Yeu en Vendée ! Située au large de Fromentine, petite ville du continent, c’est le territoire insulaire de France métropolitaine le plus éloigné de nos côtes. Véritable joyau de l’Atlantique, elle dévoile une beauté sauvage qui ne demande qu’à être découverte. Que vous soyez un aventurier en quête de paysages époustouflants, un passionné d’histoire attiré par les récits de pirates et de châteaux forts, ou simplement à la recherche d’un havre de paix pour vous ressourcer, l’île d’Yeu a quelque chose à vous offrir. Embarquez pour une exploration inoubliable de ce petit paradis.
Après avoir fait la traversée en bateau sur environ 25 kilomètres, vous apercevez au loin ce socle rocheux sculpté par les éléments. Tout en contraste, l’île d’Yeu hérite des falaises abruptes de l’Armorique et des plages de sable fin de l’océan Atlantique. Mais ce n’est pas seulement la géographie qui rend cette île si spéciale. Son histoire riche et fascinante ajoute à son charme.
Imaginez-vous marchant sur une terre pleine d’histoire. Elle est un vrai musée à ciel ouvert, où se dispersent des monuments mégalithiques tels que des dolmens et des menhirs. Ils sont des témoins silencieux de la présence humaine depuis le néolithique.
C’est à la fin de l’ère glaciaire que les premiers habitants ont foulé le sol de cette île, profitant de la baisse du niveau de la mer pour y accéder. L’endroit n’est probablement pas seulement un lieu de vie, mais aussi un lieu de culte durant une partie de la préhistoire.
Au fil des siècles, l’île d’Yeu continue de s’adapter aux changements. Les Romains entament la construction de routes et de bâtiments, dont certains sont encore visibles aujourd’hui.
Au Moyen Âge, à la fin du VIe siècle, l’évangélisation de l’île d’Yeu, alors connue sous le nom d’« île d’Oya », a été initiée par Saint Martin de Vertou (religieux ermite et abbé chrétien). Il a également entrepris la construction de la première église de Saint-Sauveur. Plus tard, des disciples de Saint-Colomban, venus d’Irlande, ont érigé le premier monastère en l’honneur de Saint-Hilaire (premier évêque de Poitiers).
Au cours du XIVe siècle, en pleine guerre de Cent Ans, Olivier IV de Clisson, un constructeur renommé, commence l’édification du château de l’île d’Yeu. Son objectif est de protéger les résidents contre une éventuelle invasion anglaise. Cependant, en 1355, le célèbre corsaire anglais Robert Knolles s’empare du fort et occupe l’île pendant 37 ans. Ce n’est qu’en 1392, lors de la reconquête du Poitou, qu’Olivier V de Clisson réussit à reprendre le château aux Anglais.
Passons à la période de la Renaissance. De 1654 à 1660, Jean V de Rieux, le seigneur de l’île, supervise la construction de plusieurs petits forts autour du château. Ces structures sont ensuite améliorées par le célèbre Vauban, qui utilise leur conception architecturale comme modèle pour ses propres forts renommés. À la fin du XVIIe siècle, le Vieux-Château, devenu désuet, est démantelé sur ordre du roi Louis XIV. Depuis 1890, il est reconnu monument historique.
Grâce à sa localisation stratégique sur les principales voies maritimes commerciales, l’île d’Yeu a toujours été un lieu de halte privilégié dans le passé. Au XVIIIe siècle, les marins se consacrent au cabotage entre Bordeaux et le nord de la France.
Malgré les attaques constantes des corsaires anglais, cette activité perdure jusqu’au début du XIXe siècle. À cette époque, beaucoup de résidents de l’île s’orientent vers la navigation en haute mer, tandis que d’autres s’adonnent à la pêche au thon et à la sardine. Cela permet l’établissement de plusieurs conserveries, offrant un travail supplémentaire à de nombreuses habitantes.
En 1846, le port, rebaptisé “Port-Joinville”, devient le cœur des activités de l’île.
Qu’en est-il aujourd’hui ? L’île d’Yeu est un site touristique populaire qui attire par son patrimoine et sa beauté naturelle. Ses paysages sont paisibles, mais sa vie n’en est pas moins intense. Les Ogiens, ou Islais chérissent ces terres et leur vocation de marins. Ainsi, ils contribuent au dynamisme des lieux. À la belle saison, les estivants sont nombreux à profiter de ses plages, à explorer ses sentiers côtiers, à déguster ses produits locaux et à s’imprégner de son atmosphère unique. Entre les balades à vélo, les découvertes de sites historiques et les moments de détente au bord de la mer, l’île d’Yeu offre une belle expérience pour tous ceux qui la visitent !
Les incontournables à découvrir et à visiter sur l’île d’Yeu
Le Vieux Château : construit juste avant le tumulte de la guerre de Cent Ans, ce monument a bravé de nombreuses batailles au fil des ans, mais a toujours tenu bon. Perché sur un rocher escarpé et séparé de la côte, impossible de le rater avec sa silhouette imposante ! Avec ses quatre tours rondes, on y accède par un pont fixe qui mène à un pont-levis. Lors des grandes marées, la mer agit comme une douve naturelle pour le château. Profitez des visites guidées d’avril à septembre, pour une véritable plongée dans l’histoire.
Le Grand Phare : connu aussi sous le nom de Phare de la Petite Foule, il est érigé en 1829. Initialement, il avait une hauteur de 29 mètres. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est détruit par les troupes allemandes en 1944. Reconstruit en 1950 et du haut de ses 41 mètres, il comporte une tour carrée pyramidale qui surmonte un soubassement en pierres apparentes. Il est le seul phare de Vendée à pouvoir être visité de mai à septembre. Après avoir grimpé, vos efforts seront récompensés par un panorama à couper le souffle.
Le Port de la Meule : au sud du Vieux-Château et niché au creux d’un vallon, ce charmant petit port est l’unique refuge de la côte sauvage. Il est surplombé par une falaise majestueuse qui abrite une jolie chapelle blanche : Notre Dame de la Bonne Nouvelle.
La Plage des Sabias : située entre le Vieux-Château et la pointe du Châtelet, une baie pittoresque se cache parmi les rochers. Ce paysage digne d’une carte postale est dominé par la silhouette majestueuse du château en arrière-plan. L’arrivée sur cette plage est marquée par une rangée de cabanes de pêcheurs, ajoutant un charme typique à ce lieu.
La Plage des Vieilles : c’est la plus grande plage de la côte sauvage de l’île d’Yeu, nichée près de la Pointe des Corbeaux. En été, elle offre diverses activités comme le paddle et le kayak. Avec son paysage pittoresque et sa faune marine, c’est un lieu idéal pour la détente. À noter qu’elle est la seule plage surveillée de l’île.
Le Dolmen de la Planche à Puare : situé sur la côte nord-ouest, il est de type transept, c’est-à-dire qu’il évoque la structure en croix d’une église, avec un couloir et trois chambres funéraires. Bien qu’il ait conservé la majorité de ses pierres de couverture, son tumulus n’est plus présent. Ce dolmen est classé pour sa valeur historique.
L’église Saint-Sauveur : dominant l’ancienne capitale de l’île d’Yeu, elle subit plusieurs transformations depuis sa construction au XIe siècle. Son clocher, autrefois surmonté d’une flèche, devient une tour tronquée après avoir été frappée par la foudre en 1953. Des peintures murales du Moyen Âge sont découvertes et restaurées lors de travaux en 2013.
Le Musée de la Pêche : cet endroit offre un aperçu de l’histoire de la pêche grâce à des maquettes de bateaux et des témoignages de marins. C’est une excellente ressource pour comprendre le métier de pêcheur, passé et présent.
La Citadelle : nommée aussi Fort de Pierre Levée et perchée sur les hauteurs de Port-Joinville, elle est construite entre 1858 et 1866 sur le site d’un grand menhir. Entre 1945 et 1951, elle remplit les fonctions de prison d’État, de caserne et de lieu de détention pour le maréchal Pétain. Elle est ouverte au public toute l’année.
La Pointe du But : perchée à l’ouest de l’île, cette pointe offre bien plus qu’une vue imprenable. Elle est dotée d’une table d’orientation qui révèle l’histoire des naufrages survenus dans la région. On y trouve également les restes d’un sémaphore et d’une ancienne batterie allemande datant de la Seconde Guerre mondiale.
Les adresses authentiques de l’île d’Yeu…
Galerie d’art de Marie Housset : cette artiste peintre crée des œuvres colorées, principalement des poissons, qui décorent les murs des maisons de l’île d’Yeu et du continent. Venez découvrir ses réalisations dans son atelier situé au cœur de Port-Joinville. (17, quai de la mairie, Port-Joinville)
Bissemo : l’atelier de création de Laëtitia est une invitation au voyage. Elle y confectionne des objets de décoration, bijoux et accessoires en intégrant des graines collectées lors de ses périples à travers le monde. (Atelier boutique au 67, rue du Général Leclerc, Saint-Sauveur)
Saveurs Islaises : cette conserverie artisanale dirigée par Christophe et Régis, propose une gamme étendue de verrines et de plats cuisinés inspirés des recettes traditionnelles de l’île d’Yeu. Spécialisés dans le fumage de poissons et les saveurs de l’océan, ils utilisent des produits frais pour créer des mets délicieux et sont à l’écoute pour personnaliser vos réceptions et soirées. (5, route de la Plage, Port-Joinville)
La Maison Oyat : avis à tous les gourmands, une étape sucrée vous attend ! Sous la houlette passionnée de Florence, cette chocolaterie artisanale crée des délices à base de cacao pur origine grand cru, honorés par plusieurs distinctions de l’Academy of Chocolate de Londres. C’est la bonne adresse pour trouver des saveurs authentiques et de qualité. (11, rue de la République, Port Joinville)
La Conserverie de l’île d’Yeu : avec un réel savoir-faire familial sur trois générations, on y sublime les produits de la pêche vendéenne selon la coutume locale. Des conserves de poisson aux thons fumés, chaque recette allie tradition et inventivité. (1, rue Noé Devaud, Port-Joinville)
La Ferme d’Émilie : Émilie élève ses moutons sur les belles étendues de l’île, de Ker Poiraud jusqu’aux landes du Vieux-Château. Ses agneaux, évoluant en pleine nature, sont connus pour leur goût unique, imprégné des saveurs de la côte sauvage. À la ferme, on cultive aussi des fruits rouges et des plantes aromatiques en utilisant des méthodes respectueuses de la nature, comme la permaculture et l’agriculture biologique. En été, la ferme propose des animations, des visites, des sorbets délicieux, et même de quoi se restaurer. (50-53, chemin de la Messe, Ker Poiraud)
Où manger ?
Les Bafouettes : c’est le rendez-vous gastronomique incontournable de l’île ! La cuisine de Stéphane Gilot se distingue par sa finesse et son goût subtil, avec une touche d’audace bien dosée. La carte met en avant des produits frais et de saison. Entre une poêlée de gambas et de poulpe, en passant par un filet de bar au sarrasin, vous trouverez de quoi satisfaire vos papilles. D’autres spécialités, tout aussi délicieuses, vous attendent à chaque visite, et ce, jusqu’au dessert. (8, rue Gabriel Guisthau, Port-Joinville)
La Plancha du Pêcheur : les amateurs de poisson se retrouvent à cet endroit. L’atmosphère y est authentique et conviviale, offrant l’occasion de savourer des mets variés tels que sardines, maquereaux, merlus, thons grillés et bien d’autres, en fonction des arrivages. Installé en face de l’entrée du port, cet établissement vous accueille dans une ambiance chaleureuse. (13, place de la Norvège, Port-Joinville)
Le 09 : ici, vous pourrez déguster des produits de la mer, des poissons et coquillages, ainsi que des viandes du terroir. Les desserts originaux, entièrement faits maison, complètent cette belle expérience culinaire. Le cadre est cosy et raffiné, avec une décoration simple et naturelle. (1, rue du Général de Gaulle, Port-Joinville)
La Crêperie Bleue : on remarque vite cette charmante maison grâce à ses volets bleus et ses murs blancs. Les galettes et crêpes ont bonne réputation sur l’île d’Yeu et il y en a pour tous les goûts. (quai de la mairie, Port-Joinville)
Où dormir ?
Les villas du Port : un vrai petit coin de paradis pour votre escapade ! L’accueil dans ces charmantes maisonnettes typique de l’île d’Yeu est impeccable et chaque chambre est décorée avec élégance. Le petit déjeuner est composé de délices locaux et servis dans un salon chaleureux. Marie-Louise comble ses convives de petites attentions et enchante les papilles avec sa table d’hôtes. (1, impasse des Ramendeuses, Port-Joinville)
Old School : cette ancienne école maternelle rénovée a été transformée en chambres d’hôtes accueillantes. Vous y trouverez 5 chambres, adaptées pour 2 à 4 personnes, avec une capacité maximale de 15 personnes. Aux beaux jours, profitez de la piscine chauffée, de la terrasse et du jardin. Elles sont situées à seulement 800 mètres de la gare maritime, des commerces et des restaurants. (53, rue du Puits Neuf, Port-Joinville)
L’Ansylade Hôtel : il est idéalement situé dans l’arrière-port, à seulement 300 mètres des embarcadères et au pied des commerces ainsi que des restaurants. JB et Suzanne vous ouvrent les portes de cet ancien ouvrage devenu un hôtel, où simplicité et convivialité sont les valeurs fondamentales. Un endroit parfait pour se détendre, agrémenté d’un charmant jardin fleuri. (18, rue Gabriel Guisthau, Port-Joinville)
Les Hautes Mers : situé à quelques minutes à pied de Port-Joinville, cet hôtel accueille les voyageurs avec ses 25 chambres aux balcons et jardins privés. Son ambiance cosy, entre tons clairs et pastels, s’accorde parfaitement avec le paysage alentour et la vue sur l’océan. (27, rue Pierre Henri, Port-Joinville)
L’Atlantic Hôtel : ce lieu vous invite à une escapade au cœur de Port-Joinville, offrant un accueil chaleureux et une atmosphère de maison d’hôtes. Situé face au port, à quelques pas des arrivées des bateaux et à proximité des restaurants et des commerces, l’hôtel dispose de 17 chambres climatisées, dont 8 avec vue sur le port et 9 sur le village. Ouvert toute l’année, profitez de tarifs avantageux en basse saison pour découvrir l’île dans toute sa splendeur. (3, quai Carnot, Port-Joinville)
Le Camping municipal de l’île d’Yeu : vous êtes accueillis au bout de la plage de Ker Châlon. Il offre trois espaces distincts pour vos vacances. Vous avez le choix entre le camping avec un accès direct à la plage, le village de locatifs (tentes aménagées, bateau insolite, gîte de groupe ou chalets) et le grand camping sous les cyprès. (60, rue St Etienne, Marais de la Guerche, Ker Châlon)
Flâner sur l’île d’Yeu, en Vendée, c’est se faire plaisir et s’offrir une parenthèse agréable, entre nature sauvage et histoire passionnante. Il est facile de se laisser emporter par la simplicité et l’authenticité de cette île au trésor. Et pour prolonger vos découvertes, pourquoi ne pas se rendre quelques kilomètres au sud vers une autre ville insulaire, St-Martin-de-Ré, en Charente-Maritime ? Au détour de ses ruelles, d’autres récits vous attendent et d’autres paysages embelliront votre périple !
Annabelle De Couvreur
