Les états de conscience modifiés

Depuis la nuit des temps, souvent pour des raisons spirituelles, les humains ont recherché à altérer leur état mental et leur conscience. Découvrez à présent les états de conscience modifiés et leur application dans le domaine médical.

Qu’est-ce qu’un état modifié de la conscience ?

Un état de conscience modifié correspond à une altération de la perception du monde.
On considère un état de conscience ordinaire quand une personne à une vision réaliste de l’environnement dans lequel elle évolue. Tout en possédant une conscience de soi accrue.
Afin d’être plus précis, les physiologistes ont caractérisé et défini 3 états mentaux normaux :

• l’éveil : le cerveau est en alerte et conscient ;
• le sommeil lent : le corps et le cerveau ont une activité réduite ;
• le sommeil paradoxal : le cerveau est actif, mais les muscles du corps restent au repos.

Chacun de ces états dépend de l’activité électrique des neurones à l’intérieur du cerveau. Chaque fréquence émise par un neurone impact notre état mental, en le modifiant.
Sachez qu’il existe 5 types d’ondes cérébrales à l’origine de notre état de conscience :

• Delta : elles correspondent au sommeil profond ;
• Thêta : elles sont à l’origine des rêves ;
• Alpha : elles permettent d’atteindre une relaxation légère ;
• Bêta : elles interviennent pendant les activités courantes ;
• Gamma : elles s’activent au cours des processus de création ou de résolution de problèmes complexes.

Pour en revenir à nos états de conscience modifiés, ils se situent entre la veille et le sommeil. En pratiquant des méthodes de relaxation, une personne peut modifier son état de conscience en laissant les ondes Alpha, voir Thêta, dominer son cerveau.

Toutefois, les états de conscience modifiés peuvent être subis par un individu, au cours  d’un coma ou sous l’effet de substances psychoactives. Par exemple, pendant les phases aiguës de certaines maladies psychiques, les hallucinations sont considérées comme des états de conscience modifiés bien qu’elles ne soient pas maîtrisées par la personne.

Comment induire un état de conscience modifié ?

Il existe plusieurs techniques pour modifier de façon transitoire son état de conscience.
La sophrologie, l’hypnose ou la méditation sont reconnues depuis plusieurs années par la communauté scientifique pour détendre et apaiser l’esprit.
En effet, des chercheurs en neurosciences ont voulu étudier le lien entre la respiration et les états de conscience modifiés. Pour ce faire, ils se sont aidés de l’imagerie cérébrale afin de mesurer l’activité électrique du cerveau au cours d’une séance de méditation.

Les scientifiques ont remarqué que les méditants atteignent un état de conscience extrêmement proche du sommeil en activant grâce à leur souffle les ondes Thêta de leur cerveau.

C’est à partir des éléments présentés dans cette étude que la médecine s’est empressée d’étudier le champ d’application des états de conscience modifiés dans le domaine de la santé.

Les champs d’application des états de conscience modifiés à la santé

Ces dernières années, les techniques de relaxation issues de l’hypnose, de la méditation ou de la sophrologie se démocratisent au cœur du milieu médical. De sorte que les états de conscience modifiés séduisent de plus en plus le personnel soignant pour les nombreux bénéfices qu’ils apportent à leurs patients.
Notamment, dans la prise en charge de la douleur ou de certaines pathologies tels les cancers ou la dépression.
Dès à présent, faisons le point sur les différentes approches thérapeutiques issues de la modification de conscience, mises en place à l’hôpital.

• L’hypnose

L’hypnose est une méthode thérapeutique qui a su trouver sa place dans de nombreux services hospitaliers. Que ce soit dans les blocs opératoires ou dans les services de pédiatrie, elle est prisée par les médecins pour l’effet relaxant qu’elle apporte aux patients.   C’est pourquoi des anesthésistes choisissent de pratiquer l’hypnose au cours de certaines opérations chirurgicales. Avec ce procédé, ils évitent l’injection de produits anesthésiants dans le corps de leurs patients et suppriment tout risque d’effets secondaires contraignants pour la personne opérée.
Avec l’hypnose, les patients récupèrent plus rapidement d’une intervention chirurgicale.
Si bien que l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale a conçu un rapport qui recense les études scientifiques démontrant l’efficacité de l’hypnose quand elle est appliquée dans un cadre médical.

• La méditation

En ce qui concerne la méditation, elle fait principalement ses preuves dans les services de psychiatrie et de soins palliatifs. La méditation de pleine conscience aide les patients hospitalisés à réduire leurs troubles anxieux ou dépressifs. Si bien qu’à long terme, il arrive que certains malades réussissent à réduire leur consommation de médicaments ou à mieux vivre avec leur maladie.
Au cours de l’accompagnement des personnes en fin de vie, la méditation aide les patients à faire face à la mort.

• La sophrologie

On rencontre principalement la sophrologie dans les salles d’accouchement des maternités. Les sages-femmes proposent aux femmes enceintes des techniques de respiration issues de la sophrologie pour les aider à surmonter les douleurs induites par l’accouchement.
En modifiant leur état de conscience via la maîtrise de leur souffle, les patientes peuvent accoucher sans péridurale. Ainsi, elles se remettent plus facilement et rapidement de leur accouchement.

Bien que toutes ces méthodes visent à améliorer le bien-être des patients au cours de leur hospitalisation, il ne faut pas omettre qu’elles doivent être dispensées par des praticiens formés et certifiés. De plus, il est important qu’elles soient pratiquées en complément d’un traitement médical élaboré par un médecin.

Cependant, si vous souhaitez bénéficier des effets de la relaxation au quotidien, tout en prenant soin de votre corps et de votre esprit, vous avez la possibilité de pratiquer le yoga. Cette discipline apporte de nombreux bienfaits pour votre santé.

Amandine Paris