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Prix Médicis 2020 : Chloé Delaume

Dans une actualité littéraire chamboulée par la crise sanitaire, le prix Médicis 2020 a choisi de récompenser Chloé Delaume pour Le Cœur synthétique, ce vendredi 6 novembre.

Prix Médicis 2020 : Chloé Delaume - Le blog du hérisson
Chloé Delaume ©Getty / Eric Fougere / Corbis

Prix Médicis 2020

Le contexte est inédit : face à la progression de l’épidémie de Covid-19, les libraires, jugés commerces non-essentiels, ont été obligés de fermer boutique en pleine saison des prix littéraires. En réaction, la plupart des comités et jurys de ces derniers ont décidé de repousser leur date de remise sine die. Les ventes des œuvres primées ont en effet tendance à grimper massivement une fois ces récompenses attribuées.

À l’instar du Femina, le prix Médicis 2020 a maintenu son calendrier à la condition que les libraires puissent disposer d’un service click and collect. Une manière pour ses jurés d’afficher sa confiance : « ses lecteurs, amoureux de littérature exigeante, feront le choix de leur libraire par “réservation et retrait” plutôt que d’Amazon, en attendant la réouverture totale des libraires ».

Depuis 1958, le prix Médicis se distingue déjà des autres récompenses littéraires. Fondé par Gala Barbisan et Jean-Pierre Giraudoux, respectivement mécène et écrivain, celui-ci met à l’honneur des auteurs débutants ou dont l’œuvre n’a pas encore eu la reconnaissance méritée.

Vendredi 6 novembre, le palmarès de la cuvée 2020 a été dévoilé comme suit :

  • Catégorie roman français : Chloé Delaume pour Le Cœur synthétique (Seuil)
  • Catégorie roman étranger : Antonio Muñoz Molina pour Un promeneur solitaire dans la foule (Seuil)
  • Catégorie essai : Karl Ove Knausgaard pour Fin de combat (Denoël)

Chloé Delaume et “Le Cœur synthétique”

Après Luc Lang l’an dernier, Chloé Delaume devient la récipiendaire du prix Médicis 2020 pour son roman Le Cœur synthétique. Celui-ci explore l’écrasante solitude qu’éprouve une quadragénaire à la suite d’un divorce et de son célibat.

Adélaïde, parisienne fraîchement divorcée, approche la cinquantaine. Sans enfant, elle vit seule dans son deux-pièces, entourée de ses collections de chaussures et de livres. Cette attachée de presse dans le milieu de l’édition peine à dompter sa solitude qu’elle noie, non sans humour, dans son travail ou des virées entre amies.

Avec Le Cœur synthétique, Chloé Delaume continue sa célébration de la sororité entamée en 2019 avec son essai Mes bien chères sœurs. Ce nouveau titre pourrait même être considéré comme son pendant romanesque. Son personnage principal se retrouve tiraillé entre idéaux féministes et crise du célibat, mettant en lumière la cruauté du marché de l’amour : « en seconde partie de vie, une femme seule fait ce qu’elle peut ». Et elle peut  compter notamment sur la force de l’amitié féminine, ajoutant à l’histoire des élans tragi-comiques.

Née en 1973, Chloé Delaume s’illustre par la singularité de son écriture à la fois expérimentale et autofictionnelle. Artiste multiforme et prolifique, elle se produit également en tant que musicienne, chanteuse et performeuse. En 2001, elle reçoit le prix Décembre pour son roman Le Cri du sablier. Après de nombreuses collaborations littéraires et protéiformes, l’actualité demeure chargée pour l’autrice. Celle-ci vient de sortir un album musical pour accompagner la parution de son dernier roman : Les fabuleuses mésaventures d’une héroïne contemporaine.

Êtes-vous d’accord avec le choix du jury du prix Médicis 2020 ? Avez-vous aimé Le Cœur synthétique de Chloé Delaume ?

Mélodie Julienne

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