Environnement

Que répondre aux climatosceptiques ?

Alors que les conséquences du dérèglement climatique sont de plus en plus visibles dans le monde, nous assistons paradoxalement à une recrudescence du climatoscepticisme au sein de la population. Aujourd’hui, un peu plus d’un tiers des français seraient dans le déni par rapport à la situation climatique. Face aux catastrophes naturelles de plus en plus régulières et dévastatrices, ainsi qu’aux mises en garde répétées de l’ensemble de la communauté scientifique, que répondre aux climatosceptiques ?

Que répondre aux climatosceptiques ? - Le blog du hérisson

Définition du climatoscepticisme

Afin de répondre aux climatosceptiques de façon claire et argumentée, il est d’abord essentiel de comprendre à quoi ce terme fait référence. Concrètement, c’est le fait de ne pas croire à l’existence du réchauffement climatique dans sa globalité, ou de nier la responsabilité humaine dans ce dérèglement. Le manque d’informations, d’actions politiques, ou encore de traitement dans les médias sont des éléments qui peuvent expliquer ce déni à grande échelle. En 2022, 37 % des français étaient concernés selon l’Institut Ipsos (contre 29 % l’année précédente).

La définition du climatoscepticisme et les chiffres qui y sont associés sont presque aussi inquiétants que la crise climatique à proprement parler. En effet, comment organiser la lutte écologique si une part de la population ne reconnaît pas un phénomène dont les conséquences sont pourtant de plus en plus fréquentes et désastreuses ? Voici quelques clés pour savoir comment répondre aux personnes climatosceptiques de façon constructive.

La différence entre météo et climat

S’il y a un point important à aborder pour répondre aux climatosceptiques, et qui génère encore beaucoup de confusion dans notre société, c’est la différence entre la météo et le climat. La première concerne uniquement le temps qu’il fait à un moment précis, tandis que le deuxième s’observe sur le long terme. L’étude de l’évolution du climat, pour être significative, doit se faire au moins sur une période de trente ans. Vu sous cet angle, il est facile de comprendre qu’une semaine de pluie au mois d’août ou qu’un hiver particulièrement rude ne signifient pas que le réchauffement de la planète est irréel.

Une fois cette distinction établie, et en s’intéressant de plus près à l’évolution du climat, il apparaît que nous assistons depuis plusieurs années à une accélération de la crise écologique. Nous le voyons notamment avec la multiplication des événements météorologiques extrêmes. La rapidité avec laquelle ces phénomènes ont augmenté ne laissent aucun doute sur la responsabilité directe de l’être humain, comme le mentionnent justement les rapports scientifiques du GIEC.

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Les rapports du GIEC et le consensus scientifique

Avant d’arriver à un consensus scientifique, de nombreuses années de travail et de recherche sont nécessaires afin d’établir toutes sortes de théories et de contre-théories. Les chercheurs du monde entier peuvent ensuite s’accorder sur des faits, établis de façon concrète, et devenus alors irréfutables. Il est à noter que le GIEC étudie l’évolution du climat, ses causes et ses conséquences depuis plus de trente ans. Nous pouvons donc parler aujourd’hui de consensus scientifique sur le fait que selon le rapport de ces experts :

Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres.

Pour répondre aux climatosceptiques, et toujours selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, il faut savoir que nos émissions de gaz à effet de serre ont connu une augmentation sans précédent depuis 1750 environ, année qui représente le début de l’ère industrielle. Cette accélération est la plus rapide que la Terre ait connu depuis au moins 800 000 ans. De quoi remettre les choses en perspective ! Sans oublier que les gaz à effet de serre restent présents dans l’atmosphère pendant des centaines voire des milliers d’années… Ce qui explique que certaines conséquences du réchauffement climatique sont aujourd’hui irréversibles. L’urgence d’une mobilisation concrète est donc plus que jamais indispensable pour limiter les dégâts et ne pas aggraver la situation.

Le rôle de la France et la nécessité d’agir

Un autre idée reçue est qu’il ne servirait à rien de faire des efforts puisque les autres pays du monde ne s’engagent pas suffisamment sur les questions climatiques. Si la France représente 1% des émissions de CO2, pourquoi devrions-nous faire attention ? Et plus encore, lorsque l’on compare son empreinte carbone avec celles de milliardaires qui, par exemple, se déplacent en jet privé ? Il est vrai que cela peut être décourageant. Mais ce qui est certain, c’est que si jusqu’ici toute une partie de la population ne s’était pas engagée dans la lutte écologique, nous serions dans une situation plus alarmante.

La France, en tant que puissance mondiale, a évidemment une responsabilité particulière face aux enjeux environnementaux. Et c’est notamment l’Accord de Paris en 2015, qui engage pour la première fois 194 États dans la lutte contre le dérèglement climatique. Un de ses objectifs majeurs est de maintenir le réchauffement planétaire en-dessous de 2°. Pour rappel, la température moyenne de l’atmosphère est de 15°. Et nous avons dépassé les 17° en juillet 2023, période la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. Aujourd’hui plus que jamais, il est temps d’affronter la réalité climatique, et d’informer pour mieux répondre à la nécessité d’agir.

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Face à l’urgence écologique, que répondre aux climatosceptiques ? Que nous sommes toutes et tous en mesure de nous engager à notre échelle. Et que cela passe également par l’éducation et la diffusion d’informations. Tenir un discours solide avec des arguments scientifiques avérés est aussi une manière de contribuer à la lutte contre le changement climatique. Cependant, bien que l’éveil des consciences s’avère indispensable, cette réalité provoque aussi un sentiment d’éco-anxiété chez les plus jeunes, un mal-être qui ne cesse de s’étendre dans notre société.

Julie Lebond

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