Comment répondre à l’éco-anxiété des jeunes ?

59 % des 16-25 ans se disent très inquiets au sujet du réchauffement climatique, selon une récente étude de The Lancet. Mais comment répondre à l’éco-anxiété des jeunes ? Afin d’accompagner nos enfants et adolescents pour faire face à un avenir angoissant, il existe plusieurs pistes…

1. Prendre en compte l’éco-anxiété des jeunes

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’actualité n’est pas des plus réjouissante. Nos enfants sont souvent les témoins silencieux de discussions inquiètes entre adultes, d’informations alarmistes relayées par les médias ou de catastrophes écologiques concrètes près de chez eux.

Un tel environnement est donc terriblement propice à l’éco-anxiété des jeunes. Cette angoisse, aussi appelée solastalgie, est un phénomène émergent qui nomme la détresse psychique et l’insécurité existentielle ressenties face au changement climatique.

S’il ne s’agit pas d’une maladie, cette préoccupation majeure peut s’avérer handicapante. Dans un contexte si anxiogène, nos enfants éprouvent parfois un sentiment de grande vulnérabilité, d’impuissance, de colère, de culpabilité voire de tristesse inconsolable. L’avenir leur paraît si incertain qu’ils se perçoivent comme spectateurs de la fin du monde.

Pour éviter de faire peser la crise écologique sur la santé mentale des jeunes, ne banalisons pas leur ressenti. Les encourager à verbaliser leurs émotions permet de mettre leurs peurs en mots, pour qu’ils se sentent écoutés, soutenus et moins seuls face à une menace environnementale bien réelle.

Être parent implique bien sûr d’apporter toute l’attention nécessaire à nos enfants. Cependant, il n’est pas toujours évident pour eux de décrire ce qu’ils vivent. Pour les aider, il est possible de passer par le dessin ou l’écriture. Vous pouvez vous appuyer sur des livres, qui serviront peut-être aux plus petits d’identification aux personnages, pour faire le lien avec leurs propres ressentis. Certains jeux de société sont aussi de parfaits médiateurs pour lancer la conversation.

2. Expliquer le changement climatique à ses enfants ou adolescents

Incendies, inondations, rapports alarmistes de la communauté scientifique… Le dérèglement environnemental se rappelle constamment à nous. Et nos enfants ne sont malheureusement pas épargnés ! N’évitons pas le sujet avec eux en pensant les préserver, car ce qui n’est pas nommé peut être source de fantasmes effrayants.

Cependant, il est indispensable de veiller à adapter nos explications à leurs âges. Pour cela, vous pouvez partir de ce qu’ils ont entendu et compris, et évoquer calmement les notions de biodiversité et d’écosystème.

Pour ne pas projeter vos propres angoisses, vous pouvez demander l’aide de votre entourage, faire écho à ce qu’ils peuvent apprendre à l’école ou encore utiliser des livres. Sensibiliser son enfant à l’écologie, c’est lui offrir la liberté d’observer la nature, pour vivre en pleine conscience son évolution climatique.

3. Rassurer la jeunesse malgré la réalité anxiogène du réchauffement climatique

Il n’est pas question de nier la gravité de la situation. L’enjeu principal face à l’éco-anxiété des jeunes, c’est de transformer la peur en action pour sortir du désespoir. Pour qu’ils ne se sentent pas pris au piège d’une humanité condamnée, ils doivent retrouver des perspectives motivantes. Montrez l’exemple à votre enfant dans une mobilisation résiliente :

• ralentir son rythme de vie et favoriser les déplacements à pieds ou à vélo ;
• revoir son mode de consommation et encourager l’économie d’énergie ;
• se nourrir de manière saine et repenser son régime alimentaire ;
• ramasser les déchets, recycler ou réparer ce qui peut l’être ;
• apprendre de la nature à l’aide du jardinage et d’un potager ;
• s’engager dans une démarche d’éco-citoyenneté au sein d’associations, participer à des plaidoiries ou des marches pour le climat ;
• etc.

Il existe de nombreuses pistes et alternatives permettant de se sentir acteur pour la planète. Agir concrètement ouvre à l’espoir et à la vie, pour mieux faire le deuil d’un monde malade.

Elsa Caplet