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4 règles pour devenir un touriste éthique

Alors que de nombreux habitants de villes et de pays étrangers élèvent la voix contre les incivilités toujours plus nombreuses de certains visiteurs, il devient urgent de connaître les 4 règles pour devenir un touriste éthique !

4 règles pour devenir un touriste éthique - Le blog du hérisson
©Haley Black

Qu’est-ce qu’un touriste éthique ?

Un touriste éthique est une personne qui respecte les lieux qu’il visite. Qu’il s’agisse de lieux de culte, mémoriels, ou de lieux culturels, un touriste éthique respectera la population du pays ou de la ville qu’il découvre, ainsi que la faune et la flore locale.

Pas de papiers jetés par terre, pas de dégradation des monuments et lieux importants, pas de comportement extravagant, pas de comportement agressif ou familier avec les habitants ou les animaux, en bref, rien qui ne puisse heurter ceux autour de lui.

Cela vous semble facile ? Eh bien détrompez-vous ! Car de plus en plus de touristes semblent malheureusement avoir oublié les règles de bienséance, à tel point que des pays aussi accueillants que le Japon haussent le ton. Notamment pour protéger les geishas des mauvais comportements des étrangers.

1. Règle d’or du tourisme éthique : respectez les animaux

Le tourisme animal représente une grande part du chiffre d’affaires de certains pays, surtout ceux disposant d’une faune et d’une flore qui leur est endémique et donc introuvable ailleurs.

Ces derniers peuvent alors parfois autoriser les pratiques les plus cruelles envers les animaux afin de satisfaire la soif de curiosité des touristes. Il est donc important de connaître les bonnes pratiques à adopter afin de rester un touriste éthique vis-à-vis de nos amis les bêtes.

► Ne prenez pas de photos avec des animaux sauvages

Le tourisme animalier peut donner naissance à des pratiques cruelles : en effet, les animaux peuvent être capturés, drogués, conditionnés, et parfois mutilés dès leur plus jeune âge afin de les garder dociles. Et tout cela, dans l’unique but de pouvoir offrir une photo souvenir à des milliers de touristes.

Un animal sauvage, surtout lorsqu’il est bébé et/ou réputé dangereux, ne sera jamais léthargique à la vision d’un être humain, qu’il soit bébé ou adulte, et il sera donc impossible de les prendre dans ses bras le temps de prendre la pose en sa compagnie.

Donc, retenez l’unique règle importante dans ce genre de cas : pas de selfie avec des bébés tigres, ou tout autre animal sauvage qui ne viendrait pas spontanément vers vous.

► Ne montez pas à dos d’éléphant

Un touriste éthique ne fera jamais de voyage à dos d’éléphants qui ont forcément été brutalement conditionnés pour faire preuve de docilité. Pensez également au risque que peut représenter une chute d’un pachyderme si imposant. De quoi ruiner ses vacances.

Pour les dromadaires, il est bon de se renseigner en amont sur les pratiques de certains éleveurs. Tous ne sont pas cruels, mais certains peuvent également se montrer violents avec les animaux qu’ils entraînent.

C’était le cas de l’Égypte, qui maltraitait chevaux et dromadaires au nom du tourisme. Le pays a désormais interdit l’élevage à des fins touristiques, au grand bonheur des activistes des droits des animaux.

Cet exemple est la preuve qu’une mobilisation, ou une baisse de fréquentation de ce genre d’attractions, peut faire toute la différence. Car être un touriste conscient de son impact, c’est également refuser les activités malsaines qui nuisent aux autres.

► Restez à distance des animaux sauvages

Au Japon, les cerfs de Nara, trop apprivoisés par l’être humain, sont devenus trop dépendants de l’homme, et se reproduisent trop vite. Les cerfs sont également devenus plus agressifs envers les humains, tandis que d’autres ont appris à s’incliner pour leur demander de la nourriture, un comportement tout sauf naturel qui souligne leur dépendance à la nourriture offerte par les touristes curieux qui pensent pourtant bien faire.

En général, la manière la plus éthique d’observer des animaux sauvages reste les parcs et autres réserves naturels qui ont également besoin de l’argent des visiteurs pour continuer à exister. Le tourisme est donc important pour continuer à pouvoir nourrir les animaux protégés de certains sanctuaires.

Attention encore une fois cependant, lorsque ce ne sont pas les animaux qu’on exploite, ce sont parfois les humains qu’on expulse de leurs terres, comme c’est le cas en Tanzanie où les populations Massaï se retrouvent déplacées de force des réserves naturelles pour faire place à la chasse et… au tourisme.

Avant de vous rendre quelque part, renseignez-vous donc sur cet endroit comme vous le feriez lorsque vous découvrez une association à qui vous seriez tentés de donner de l’argent. Bien sûr, rien ne sera jamais parfait, mais il est bon de toujours connaître les côtés sombres, comme les côtés lumineux, de certaines attractions populaires.

Renseignez-vous sur leurs pratiques, car l’éthique du touriste ami des bêtes passe aussi par un travail de recherche en amont.

4 règles pour devenir un touriste éthique - Le blog du hérisson
©Bibhash Banerjee

2. Pour être un touriste responsable, pensez comme un local

S’intéresser à un pays visité, ce n’est pas seulement se rendre dans les lieux les plus iconiques et populaires, et ce n’est pas non plus rester dans un entre-soi qui nous coupe des locaux. Car oui, la visite d’un pays ne serait jamais complète sans goûter à la vie locale !

► Apprenez quelques mots dans la langue locale

Apprendre quelques mots que vous pourrez par la suite prononcer lors d’une conversation avec les locaux, ça fait toujours plaisir. Attention au syndrome du bon élève, vous n’avez pas à avoir un accent parfait ou à parfaitement maîtriser la langue pour que l’on remarque vos efforts.

Bien trop de Français se moquent de l’accent anglais de leurs compatriotes, mais les étrangers, eux, apprécieront toujours ce petit accent frenchy qui fait notre charme, surtout venant d’un touriste ayant pris le temps de maîtriser quelques mots pour communiquer avec eux.

► Renseignez-vous sur les coutumes du pays visité

Connaître les différences culturelles entre votre pays et un autre est primordiale lorsqu’il s’agit des gestes de tous les jours : la façon de manger, de saluer, les signes avec les mains, par exemple.

Il est important d’adopter les règles et bons réflexes dans un endroit dont on ne connaît pas forcément tous les us et coutumes. Par exemple, dans certains pays du Maghreb, il vous sera souvent demandé de négocier les prix avant d’acheter quelque chose.

Certains signes peuvent également prêter à confusion, le signe V de la victoire est une insulte au Royaume-Uni. En Chine, au Japon ou encore en Corée du Sud, mieux vaut faire du bruit en mangeant pour montrer que vous appréciez la nourriture locale.

Aux États-Unis et au Canada, la culture du pourboire est très importante également, car la grande majorité des serveurs ne gagneraient pas suffisamment de quoi vivre s’ils ne comptaient pas sur la générosité des clients.

Se renseigner en amont est primordiale pour ne pas avoir de mauvaises surprises une fois sur place, et surtout, pour ne pas déranger les locaux parfois exaspérés par les comportements et le manque d’éthique de certains touristes malheureusement de plus en plus nombreux.

Et il est toujours bon de montrer une bonne image de la France à l’étranger !

► Attention au tourisme solidaire, ou “volontourisme”

Allez en vacances pour faire du bénévolat, on peut en rêver. Faire l’école aux enfants pauvres de villages reculés, aider les enfants en orphelinats… toutes ces démarches semblent partir d’une bonne attention, oui mais le volontourisme n’est pas une pratique éthique.

D’abord, parce que ces missions deviennent un véritable business, qui perturbe et maltraite les enfants que le touriste souhaite pourtant réellement aider. Les bénévoles s’enchaînent, et les personnes les plus précaires, souvent les enfants, deviennent des attractions, des curiosités, et sont même parfois arrachés à leur famille dans l’unique but de remplir les orphelinats dans lesquels interviendront les voyageurs.

Règle importante à retenir : il est plus sage de laisser ce travail à des membres d’ONG qui resteront durablement sur le terrain, et connaîtront les populations et les pays en question. Le tourisme éthique sait également rester à sa place, conscient que certaines interventions font plus de mal que de bien.

4 règles pour devenir un touriste éthique - Le blog du hérisson
©Sydney Rae

3. Soyez un touriste respectueux des lieux visités

Le tourisme éthique ne s’arrête pas aux êtres vivants, et bien que les pierres n’ont aucune conscience, il convient avant tout d’être respectueux envers l’histoire et la culture d’un pays, qui fait également son identité. En insultant donc ces lieux si particuliers, c’est tout un peuple qui se retrouve insulté malgré lui.

► Respectez les lieux de culte

Il existe de nombreuses règles, toutes différentes, selon les religions et les pays dans lesquels vous voyagez, et un touriste éthique tentera toujours de se renseigner sur ces dernières, quand bien même il ne serait pas un adhérent de la religion en question.

Dans certaines mosquées, mais également églises, orthodoxes par exemple, des tenues réglementaires sont exigées. Il s’agira souvent de se couvrir suffisamment, sans cependant se voir imposer un style de tenue en particulier. Parfois même, il faudra se couvrir la tête.

Les règles diffèrent selon la religion ou le courant religieux et pourraient même parfois vous surprendre. Dans les temples japonais par exemple, marcher en plein milieu du sentier menant à ce dernier signifie marcher à la place réservée aux Dieux, et évidemment, ça ne se fait pas !

Pour les pays qui, comme la France, sont à majorité laïque et athée/agnostique, la visite des églises par exemple ne demandera pas de dress code particulier, car ces dernières font désormais davantage partie du patrimoine culturel.

Dans tous les cas, abaisser sa voix et faire preuve de calme est une règle de décence universelle, et pas seulement faite pour l’éthique touristique. Car ces lieux, s’ils peuvent être fréquentés par des curieux, le sont aussi par des fidèles envers qui il convient d’être respectueux.

► Pas de photos et selfies aux mises en scène douteuses

Prendre des selfies pour se souvenir des meilleurs moments reste un réflexe naturel des vacances, et il est évident que nous n’avons pas attendu les smartphones pour cela. Le grand changement, cependant, réside dans le fait qu’avec nos nouvelles technologies viennent de bien mauvaises habitudes.

Les réseaux sociaux nous placent dans un contexte de mise en scène de sois permanente. Nous ne prenons désormais plus de photos uniquement pour nous-même et notre propre famille, mais également pour nos followers et internet tout entier.

Ainsi, il n’est pas rare de voir certains touristes insulter la mémoire de lieux de recueillement ou la culture du pays qu’ils visitent, en se ridiculisant dans l’unique but de récolter quelques likes à coup de selfies de très mauvais goûts.

C’est le cas pour Auschwitz-Birkenau, où de nombreux touristes se photographient sur les rails ayant servi à transporter les trains jusqu’à l’ancien camp d’extermination, ou en s’affichant tout sourire dans un lieu de recueillement. Excédé par ces comportements, le mémorial a dû demander à ses visiteurs d’arrêter de prendre ces selfies de mauvais goût.

Même outrage à Florence, en Italie, où une touriste s’est prise en photo avec la statue de Bacchus tout en prenant des poses très explicites.

Vous l’aurez compris, être un touriste éthique, c’est aussi ne pas subir la pression des réseaux sociaux nous poussant à agir de manière toujours plus ridicule au détriment des mémoriels et du patrimoine. Et c’est aussi savoir déconnecter parfois.

Château d'eau du Peyrou, Montpellier, France - Le blog du hérisson
©Nathan Cima

4. Soulagez le tourisme de masse au nom de l’environnement

Pour devenir le roi ou la reine du tourisme écolo, ne vous rendez pas dans les endroits encombrés de monde, et cherchez plutôt les endroits qui tentent d’attirer du monde à la place. Il y aura toujours un endroit en quête de visiteurs !

► Ne cédez pas à la folie des lieux ‘instagramables’ 

Bien que cela semble contrintuitif, il est conseillé de ne pas poster trop de photos instagrammable de vos découvertes. En effet, Instagram est l’un des réseaux sociaux les plus populaires, mais également parmi les principaux responsables du tourisme de masse.

Poster une photo, c’est potentiellement la faire voir par des milliers, voir millions de personnes, qui pourraient toutes avoir pour idée de visiter ce lieu qui vous a tapé dans l’œil.

À Barcelone, les touristes sont attaqués au pistolet à eau, par des habitants excédés par la surfréquentation de leur ville. Alors avant de partir, renseignez-vous pour ne pas risquer les attaques au jet d’eau d’habitants étouffés par le tourisme de masse.

Être un touriste éthique, c’est également savoir faire preuve de créativité pour dénicher les meilleurs endroits loin des yeux des autres curieux ! Préférez le bon vieux bouche-à-oreille, n’exposez pas vos meilleurs endroits à la face du monde, mais à votre entourage.

Si vous souhaitez toutefois visiter des lieux emblématiques et célèbres, le faire hors des saisons chaudes et des grandes vacances peut également être une solution, car vous laisserez ainsi les locaux respirer un peu, sans ajouter du monde à la masse de curieux déjà présente sur place.

► Le tourisme durable, c’est également du tourisme local !

Dernière astuce, il est possible de rester un touriste éthique à moindre coût en restant dans votre pays actuel, et en découvrant les endroits les plus fascinants de ce dernier. En effet, il est fort à parier que vous n’avez pas encore découvert tous les endroits fantastiques et insolites qui vous entourent.

Là encore cependant, pensez à des endroits qui ne sont pas fréquentés par trop de curieux, et privilégiez la découverte d’endroits qui vous donneront l’impression de ne plus être un simple touriste, mais un véritable aventurier.

Florence, Italie - Le blog du hérisson
©Jonathan Korner

Bien que ces règles semblent tombées sous le bon sens, il est parfois facile d’oublier son éthique et de se laisser emporter par l’euphorie du moment, particulièrement dans un endroit que l’on découvre pour la première fois. Gardez donc ces 4 règles pour devenir un touriste éthique en tête, et l’aventure ne sera que plus belle, pour vous, et pour les autres !

Kimberley Sanson

2 réflexions sur “4 règles pour devenir un touriste éthique

  • Leslie Taupenas

    Article très intéressant, qui rappelle ce qui relève du bon sens, mais que trop de personnes oublient ou ignorent.

    Répondre

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