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9 vérités sur la ville la plus laide du monde

Vous aimez l’aventure extrême et vous ne souffrez pas de dépression ? Alors, suivez-moi, je vous emmène découvrir les 9 vérités sur la ville la plus laide du monde. Bienvenue à Charleroi !

9 vérités sur la ville la plus laide du monde - Le blog du hérisson

1 – Marc Dutroux, l’immonde individu

Les horribles faits de pédophilie qui se sont déroulés à Charleroi ne constituent malheureusement pas un acte unique. Aucun pays, aucune ville n’est à l’abri de telles atrocités. Mais « l’affaire Dutroux » a marqué la fin des années quatre-vingt-dix en Belgique et bien au-delà. C’est dans la cave de la maison qu’il possède à Marcinelle que le pédocriminel séquestre 4 de ses victimes. Si Sabine et Laetitia en sortent vivantes, les petites Julie et Mélissa y succombent. Aujourd’hui, la maison de l’horreur n’existe plus. Entre ciel et terre, un émouvant mémorial tout blanc, a pris sa place.

2 – Muriel Degauque, la première kamikaze européenne

Nous sommes le 9 novembre 2005 à Bakouba, dans la région de Bagdad. Au passage d’un convoi américain, Muriel Degauque actionne la bombe qu’elle porte. Elle vise les soldats, mais tue 5 policiers irakiens. Par ce geste, elle devient la première femme européenne à perpétrer un attentat-suicide au nom de l’islam. Quel rapport avec Charleroi me demandez-vous ? La kamikaze y est née en 1967 et y passe la majeure partie de sa vie.

3 – L’insécurité

Charleroi a l’indice de criminalité le plus élevé de Belgique et le 5e au niveau européen. C’est le site numbeo.com qui le dit. Une des communes porte d’ailleurs le surnom de Chicagosselies, contraction de Chicago et de Gosselies. Selon une étude récente menée par la police fédérale belge, 2/3 des habitants se sentent en insécurité dans leur ville.

4 – La bande à Bonnot

La bande à Bonnot, vous connaissez ? Cette association d’anarchistes et de criminels sème la panique en 1911 et 1912 en région parisienne. Elle est l’auteure de vols, d’assassinats et d’autres crimes. Un de ses futurs membres, Raymond Callemin, dit Raymond-la-Science, vit à Charleroi. C’est là qu’il rencontre des jeunes qui fuient l’obligation militaire en France. Ensemble, ils décident de se lancer dans le grand banditisme. C’est ainsi que naît la fameuse bande à Bonnot. Leur premier méfait est sanglant. En février 1911, ils tuent sauvagement le curé de Dampremy et sa bonne. Leur butin se résume à quelques valeurs et de l’argent. Plusieurs cambriolages plus tard, traquée par la police, l’association de malfaiteurs quitte la ville. Elle passe la frontière pour la suite à la fin rapide de son existence.

5 – La rue la plus moche

Élire la rue la plus moche n’est pas chose aisée, tant le choix est grand. Rues défoncées, trottoirs souillés, maisons sales, bâtiments délabrés, commerces fermés, usines et ateliers désaffectés sont légion. Vous n’avez pas besoin d’un guide pour les trouver. Vous pouvez les découvrir vous-même à pied, dans le centre-ville, ou en voiture, en parcourant la large banlieue.

6 – La rue la plus dégueulasse

Vraiment, Charleroi est-elle si sale que ça ? Les riverains d’une rue de Marchienne, à quelques kilomètres du centre-ville, déplorent l’incivilité d’une partie de la population. Les dépôts clandestins d’ordures en tout genre se répètent depuis des années malgré différentes démarches auprès de l’administration. Pour solliciter l’attention des politiques, un des habitants lance le concours de la rue la plus dégueulasse de Charleroi.

7 – La rue la plus déprimante

La route de Mons a été désignée la rue la plus déprimante du monde par l’initiateur du projet Charleroi Adventure (voir plus bas). Autrefois, cette artère abritait des maisons cossues précédées de petits jardins, propriétés de patrons enrichis par l’industrie florissante. Plus tard, ces belles demeures ont fait place à des magasins et des ateliers à présent désertés.

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8 – La rivière la plus démoralisante

Un des maîtres du surréalisme est sans conteste Paul Magritte. Son tableau le plus célèbre est celui d’une pipe avec la mention « Ceci n’est pas une pipe ». Le futur artiste vit avec ses parents à Châtelet, bourgade située à 7 km de Charleroi. La maison familiale n’est qu’à 50 mètres de la Sambre, rivière canalisée. Alors que Paul n’a que 9 ans, sa mère, dépressive, se jette dans les eaux troubles, un drap sur la tête. Le traumatisme causé par ce drame influencera certaines œuvres du peintre.

9 – Les chancres industriels

Nicolas Buisart est un artiste pluridisciplinaire qui ne manque pas d’originalité.
Il réagit après la parution d’articles sévères à l’égard de Charleroi. Il lance un projet décalé pour faire découvrir sa ville : Charleroi Adventure. C’est un safari urbain qui dévoile, aux participants, quelques-uns des endroits les plus étonnants de la ville post-industrielle. La visite d’une usine désaffectée est notamment au programme de cette excursion particulière.

Vous préférez vous la jouer perso ? Alors, osez l’exploration urbaine des chancres industriels et autres lieux abandonnés (Urbex). Contrairement aux visites organisées, il s’agit d’expéditions non autorisées et souvent risquées. Elles sont abondamment relayées sur les réseaux sociaux par leurs auteurs. Cette activité a le vent en poupe aux États-Unis et dans certains pays européens. Et, selon les spécialistes, Charleroi est un des meilleurs spots pour cette pratique.

L’influence de la presse

Pollution, saleté, chômage, corruption, criminalité, pédophilie ; les termes souvent associés à la capitale du Pays Noir ne manquent pas.

► L’acharnement de la presse étrangère

De 2008 à 2013, la presse étrangère s’acharne sur Charleroi et la met au pilori. Ainsi en 2008, les lecteurs du quotidien néerlandais Volkskrant la désignent comme la ville la plus laide du monde. Un an plus tard, le célèbre journal britannique The Telegraph déclare que la ville belge est la plus déprimante de toute l’Europe. Échappée laide à Charleroi, titre La Libération en 2012. Au-delà de la laideur, écrit Le Monde la même année. Et ce n’est pas tout. The Guardian ou encore The New Yorker en remettent une couche.

Ce déferlement de critiques acides a contribué à l’image très négative de la ville au niveau international. Les journalistes ont leur part de responsabilité. Et à la lecture de cet article, vous vous dites que je ne suis pas mieux qu’eux. Mais lisez la suite !

► Mon mea culpa

Pour être honnête avec vous, j’ai volontairement noirci le portrait de la ville. J’ai surfé sur le jugement quelque peu exagéré de la presse étrangère à la suite de « l’affaire Dutroux ».

Vous voulez la vérité ? Charleroi n’est pas la ville la plus laide, la plus sale et la plus dangereuse du monde. Il existe beaucoup d’endroits bien pires à de nombreux égards. Vous voulez des exemples ? En voici : les faubourgs malfamés de certaines grandes villes des États-Unis et d’Amérique du Sud, les autres régions post-industrielles d’Europe, les bidonvilles de l’Inde, etc.

De l’ombre au renouveau

D’abord, Charleroi, c’est aussi des quartiers résidentiels, des parcs et, surtout, une population accueillante. Ensuite, la métropole carolorégienne, malgré le déclin de son industrie lourde, reste un important pôle d’activités économiques. Avec un aéroport performant, une industrie aéronautique, spatiale et de haute technologie florissante, la ville semble sortir de sa dépression.

► L’embellissement de la ville

Dans le centre-ville, d’importants travaux de réhabilitation améliorent le cadre urbain. Le centre commercial Rive Gauche est un des plus attractifs du pays et le quai le long de la Sambre est devenu une agréable promenade.

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► La vie culturelle

Charleroi est la capitale de la bande dessinée belge. Boule & Bill, Les Schtroumpfs, Gaston Lagaffe, le Marsupilami et bien d’autres héros y ont vu le jour grâce au magazine Spirou. Certains personnages trônent à divers endroits de la cité ou décorent les stations de métro. Ils font d’ailleurs l’objet d’une balade pédestre, le parcours BD. La ville renferme également de beaux exemples de l’Art Nouveau et son musée de la Photographie est le plus vaste d’Europe. Ces dernières années, le street art a pris une place importante. 2 parcours dévoilent les différentes œuvres, de quoi découvrir la ville sous un autre angle.

Depuis la campagne négative menée contre elle, la ville a redoré son image. Vous voulez faire votre propre opinion sur ces 9 vérités sur la ville la plus laide du monde? Vous recherchez une destination singulière, à la fois étonnante et attachante ? Alors, venez à Charleroi !

Si vous souhaitez continuer votre balade en Belgique, nous vous conseillons de vous rendre à Bruxelles, à seulement 1h de Charleroi.

Marcel Chambeau

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