Voyager au Gabon : ce qu’il faut savoir

Vous cherchez une destination authentique, loin du tourisme de masse ? Avec plus de 80 % du territoire recouvert de forêts équatoriales, la contrée des Panthères offre un environnement sauvage qui séduit les âmes d’aventuriers. Mais avant de flâner dans les méandres du fleuve Ogooué, voici ce qu’il faut savoir pour voyager au Gabon.

Un tourisme vert prometteur dans une nature préservée

Avec une population estimée à 2,3 millions d’habitants, le pays reste peu urbanisé. Animaux et végétaux règnent en maîtres sur de vastes étendues. Potamochères, hippopotames et sitatungas sont les voisins avec lesquels vous apprenez à vivre.

► Les parcs nationaux

Rien de mieux, pour découvrir la biodiversité du Gabon, que d’arpenter quelques-unes de ses 13 réserves naturelles. Partez sur les traces des gorilles des plaines à Moukalaba-Doudou ou observez la ponte des tortues marines sur les plages paradisiaques de Pongara. Scrutez la mangrove d’Akanda pour y déceler les oiseaux migrateurs (hérons, avocettes élégantes, huîtriers pie, etc.). Si vous préférez la savane, le site de La Lopé, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, vous ouvre ses portes. Vous y côtoierez buffles et éléphants et apercevrez peut-être, si la chance est avec vous, des chimpanzés ou des mandrills !

La visite des parcs nationaux se fait sous la houlette d’écoguides, qui vous livrent les secrets de la faune et de la flore équatoriales. Ainsi, après quelques sorties en forêt primaire, vous saurez différencier l’okoumé du fromager – ce dernier n’étant pas un producteur de camembert. Vous approcherez le mystère de l’iboga et découvrirez les diverses essences d’arbres utilisées traditionnellement par les populations.

► Les écolodges

Pour vivre en harmonie avec la nature, des structures accueillent les voyageurs en quête d’un tourisme vert. Elles proposent des excursions variées (treks, safaris bateaux, bivouac, escapades en pirogue…), menées par des guides expérimentés. L’atout principal de ces lieux est d’être en contact avec les communautés locales. Rencontres et discussions avec les habitants, découverte de leur quotidien, autant d’occasions de plonger au cœur des cultures gabonaises.

Ainsi, si vous passez du côté de Port-Gentil, ne manquez pas d’aller séjourner à l’écovillage d’Enamino, à mi-chemin entre Omboué et le parc de Loango. Vous pourrez y alterner moments de farniente sur la plage, balades en forêt et excursions sur la lagune.

Si vos pas vous mènent plutôt sur les traces du docteur Schweitzer à Lambaréné, profitez-en pour rester 2 ou 3 nuits dans l’écolodge Tsam Tsam. Gérée par l’ONG OLÉO (Organisation Écotouristique du lac Oguemoué), la structure met en place des programmes de conservation de la biodiversité. Vous y découvrirez, au fil de l’eau, une région enchanteresse à la végétation luxuriante.

Une destination pour globe-trotteurs en quête d’aventures

Malgré cette richesse naturelle, le Gabon reste un pays peu visité. Parfait pour des vacances hors des sentiers battus ! Or la rareté a un prix, et parfois aussi son lot d’obstacles.

► Un séjour qui demande une préparation minutieuse

Difficile d’organiser ce type d’escapade depuis l’étranger. La solution la plus simple, mais également la plus onéreuse, est de passer par une agence proposant des circuits all inclusive.

Si les tour-opérateurs ne sont pas votre tasse de thé, vous pouvez planifier vous-même votre séjour. Optez pour les bus et taxis-brousse pour voyager au Gabon de façon économique. Ils relient Libreville à plusieurs localités, dont Lambaréné et Mayumba. Ils débutent leur trajet à la gare routière du PK 8, à quelques kilomètres de la capitale. Concernant les trains, une seule ligne sillonne le pays, d’Owendo à Franceville. Elle permet de rejoindre le parc de La Lopé et la région des Plateaux Batéké. Les retards importants sont cependant monnaie courante. Prévoyez eau et provisions en conséquence.

À savoir également que la visite des parcs n’est pas libre. Vous devrez préalablement contacter l’ANPN (Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon) ou un guide privé pour préparer votre prise en charge (transport, hébergement, excursions).

► Des aléas incontournables

Le réseau routier gabonais est très accidenté. Rarement bitumées, les pistes subissent des dégâts lors des fortes pluies. Un 4×4 est donc nécessaire, et parfois même insuffisant, vous obligeant à rebrousser chemin. Pour éviter ces contretemps, il est conseillé de voyager au Gabon durant la saison sèche, entre juin et septembre.

Ensuite, le tourisme étant encore balbutiant, peu d’infrastructures existent et le confort se révèle souvent précaire. Coupures d’eau ou d’électricité sont des aléas très fréquents.

Enfin, un visiteur averti en valant deux, sachez que dans cette contrée la ponctualité n’est pas la politesse des rois. Vous aurez à attendre, parfois plusieurs heures. Il ne faut pas s’en formaliser. Apportez un bon (et gros) livre pour tromper l’ennui, ou profitez-en pour siroter une Régab au maquis afin de tâter le pouls du pays.

Les indispensables à mettre dans sa valise pour voyager au Gabon

Certaines contraintes liées aux infrastructures et au climat nécessitent de bien préparer son sac avant de partir. Voici quelques affaires à ne pas oublier.

► Avant de prendre l’avion

Pour profiter pleinement de vos différentes excursions, prévoyez :

• des habits de randonnée aux couleurs discrètes (noir, marron, vert kaki, gris) ;
• des chaussures fermées (et des bottes hors saison sèche) ;
• des vêtements de pluie ;
• des protections contre le soleil ;
• une batterie externe, pour pallier les coupures d’électricité ;
• une lampe frontale (la nuit, pas d’éclairage dans les campements) ;
• un maillot de bain (les plages valent vraiment le détour !).

Le paludisme étant répandu dans la région, apportez des tenues couvrantes pour la tombée du jour, ainsi qu’un produit répulsif tropical. Un traitement préventif est de plus conseillé. En son absence, prenez avec vous des médicaments d’urgence.

Rappelons également que certains vaccins restent indispensables pour voyager au Gabon. Le visa, en revanche, n’est plus nécessaire pour les ressortissants des pays du G20, depuis février 2023. Un passeport d’une validité de 6 mois et une lettre d’hébergement suffisent.

► À l’arrivée à Libreville

Amoureux de la nature, ne vous laissez pas griser par l’appel de la forêt au point d’en oublier le nerf de la guerre ! Les francs CFA d’Afrique centrale (XAF) sont difficiles à trouver en France. Vous serez sûrement amenés à changer vos devises à l’arrivée, idéalement à l’aéroport. Quelques distributeurs existent dans la capitale, mais ne sont pas toujours approvisionnés. Quant au paiement par Visa ou Mastercard, il n’est pas généralisé. Vous pouvez vérifier auprès de vos prestataires les différentes méthodes de règlement qu’ils acceptent. Dans tous les cas, il est important de calculer son budget avant de s’éloigner de Libreville, et d’ajouter une marge pour les dépenses imprévues.

Une carte SIM locale peut également s’avérer très utile pour communiquer avec les guides, parcs, hôtels et agences. Peu onéreuse, on se la procure dans les boutiques Airtel (le fournisseur téléphonique le plus répandu dans le pays). Elle se recharge ensuite facilement, sur tout le territoire.

Vous voilà désormais prêt à voyager au Gabon et paré à toute éventualité ! Un véritable joyau vert d’Afrique centrale s’offre à vous. Venez contempler sa richesse naturelle exceptionnelle, dans un tourisme respectueux de la biodiversité.

Zélia Molinari