Environnement

5 preuves que le langage des arbres existe

Quelles sont les 5 preuves que le langage des arbres existe ? Sont-elles vraiment irréfutables ? Oui ! Alors, un conseil : quand vous vous promenez dans la nature, observez les bois. Il se peut très bien que deux hêtres discutent à quelques pas de vous. D’après les scientifiques, la communication des arbres serait même très élaborée. Mais si vous doutez que les chênes des forêts que vous côtoyez puissent être vivants et conscients, lisez cet article : vous allez vite changer d’avis !

5 preuves que le langage des arbres existe - Le blog du hérisson

1 – Interaction entre les arbres : en cas de danger, ils s’envoient des messages d’alerte

Dans la savane africaine, quand une antilope koudou broute les feuilles d’un acacia, celui-ci n’apprécie pas. Pour faire fuir l’intrus, il se met à produire une substance toxique, le tanin, qui rend la consommation de ses feuilles mortelle. Mais il ne s’arrête pas là. Il communique aussi avec les autres spécimens de son espèce. Comment ? En émettant un « gaz avertisseur ». C’est ce que le professeur Wouter Van Hoven, de l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud, a découvert dans les années 80. Ce gaz avertisseur (de l’éthylène) constitue la preuve irréfutable que certaines espèces végétales possèdent bien un langage. Il passe par l’émission de substances odorantes qui se propagent dans l’air. Le message d’alerte transmis grâce à l’éthylène est le suivant : « Danger = prédateur ». Mais comment réagissent les congénères de l’acacia ? Comprennent-ils le message ? Oui ! Avertis du danger, ils s’empressent de rendre eux aussi leurs feuilles toxiques. Pourtant, aucune antilope n’est venue brouter leurs feuilles. Si le langage des arbres n’existait pas, ils en seraient incapables. Les arbres se parlent donc entre eux.

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2 – Communication des arbres par les racines

Un hêtre peut-il survivre sans feuilles ? C’est normalement impossible, car sans elles, il ne peut pas se nourrir. Seule la photosynthèse lui permet de s’alimenter. Pourtant, dans son livre La vie secrète des arbres, Peter Wohlleben révèle qu’un jour, il est tombé sur un spécimen de cette espèce qui n’était pas mort. Il avait pourtant été coupé il y a 500 ans. Alors comment avait-il fait pour survivre ? Aussi étrange que cela puisse paraître, ce hêtre ne devait sa survie qu’à une chose : sa capacité à communiquer son problème à ses congénères. Est-ce à dire qu’il leur a expliqué qu’il ne pouvait plus se nourrir ? D’après Wohlleben, garde-forestier et grand défenseur de la nature, c’est effectivement ce qui s’est passé. Il en a eu la preuve quand il a découvert que d’autres membres de la même espèce le nourrissaient. Ils lui transmettaient une solution de sucre qui transitait par les racines et qui prouve que les arbres discutent dans la forêt. Cela prouve aussi que leurs racines ne leur servent pas seulement à s’alimenter. Elles leur servent aussi à communiquer entre eux. Si le langage des arbres n’existait pas, ce hêtre serait mort il y a 500 ans. Or ce n’est pas le cas.

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3 – Arbres connectés : il existe un Wood Wide Web dans la terre

Nous avons vu que les acacias sont capables de communiquer entre eux en envoyant des messages chimiques dans les airs. Plus étonnant encore : les habitants des forêts sont capables de communiquer par voie souterraine, car leurs racines sont des points de contact entre eux. Peut-on aller jusqu’à dire qu’ils sont connectés ? Pour Suzanne Simard, une biologiste qui nous encourage tous à protéger la nature, cela ne fait aucun doute. Leur système de communication est même tellement développé que les scientifiques parlent de « Wood Wide Web ». L’Internet de la forêt existe-t-il ? Oui ! Il fonctionnerait même par fibre optique. D’après le professeur Simard, c’est le mycélium, un réseau de filaments présent dans la terre, qui permet aux espèces végétales des forêts primaires de communiquer entre elles. Ce réseau s’est développé grâce à des champignons qui prennent le relai là où les racines font défaut. Il est d’une telle densité qu’il étonne les scientifiques. Pour vous donner une idée, une seule cuillère à café de terre des bois contient plusieurs kilomètres « d’hyphes », les filaments en question. Cela signifie qu’un seul champignon peut s’étendre sur plusieurs kilomètres carrés et mettre en réseau des forêts entières ! Il ne fait donc aucun doute que le langage des arbres existe bel et bien.

Un Wood Wide Web dans la terre- Le blog du hérisson

4 – Les arbres communiquent avec les insectes

Les hêtres et les acacias communiquent entre eux, c’est un fait. Mais si les arbres communiquaient avec les insectes, ne serait-ce pas plus étonnant encore ? Cela ne prouverait-il pas qu’ils sont non seulement conscients d’eux-mêmes, mais aussi conscients des autres ? Or, un orme est parfaitement capable d’identifier un insecte d’un autre. Pour cela, il lui suffit d’analyser sa salive. Après examen, si l’insecte qui s’est posé sur lui est un agresseur, il va s’empresser d’attirer l’espèce prédatrice de l’intrus. C’est ce que font aussi les pins pour se débarrasser des chenilles qui viennent manger leurs feuilles. Ils appellent des petites guêpes qui pondent dans le corps de leurs ennemis pour les tuer. Les saules et les châtaigniers ont, quant à eux, l’habitude de faire appel aux abeilles. Les messages olfactifs qu’ils envoient sont alors transmis par les fleurs. Mieux encore : pour « remercier » les abeilles du service rendu (la pollinisation), ils leur laissent un cadeau : le nectar des fleurs. N’est-ce pas la preuve que le langage des arbres est très élaboré ?

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5 – Langage des arbres : les végétaux ont un cerveau  

A priori, ceux qui expriment des doutes quant à l’existence d’une certaine forme d’intelligence chez les végétaux ont raison : ils n’ont pas de cerveau. Ils ne peuvent donc pas être intelligents et avoir développé un langage. Ce raisonnement est-il imparable ? Non ! En 1880, Darwin affirmait déjà que les plantes possédaient l’intelligence d’un animal de bas niveau. Aujourd’hui, Frantisek Baluska, un botaniste de l’université de Bonn, est en mesure d’affirmer que les racines des plantes et le cerveau sont identiques du point de vue moléculaire. Voilà qui change la donne ! Les prodigieuses capacités des arbres à parler leur viendraient donc de leur cerveau, qui se trouve dans leurs racines. De là à évoquer le terme de cognition végétale, il n’y a qu’un pas. Ce pas, certains scientifiques l’ont déjà franchi. Ils font des recherches sur ce qu’ils appellent la « neurobiologie végétale ». Ils veulent savoir si certaines espèces peuvent ressentir des émotions et entretenir des relations familiales. Ils étudient aussi le langage des arbres-mères, ces centenaires très actifs qui prennent soin de la forêt et qui « élèvent » les plus jeunes pour qu’ils poussent droit. Ce qui est sûr, c’est que le langage des arbres des forêts primaires recèle encore bien des mystères.

Maintenant que vous savez que les hêtres et les acacias ont développé un langage, peut-être avez-vous envie de faire des efforts pour protéger les forêts. Ce qui est sûr, c’est que vous ne regarderez plus jamais les plantes de votre jardin de la même manière !

Sabrina Mullor

Les végétaux ont un cerveau - Le blog du hérisson

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