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Assurance vie : sur quels supports investir ?

L’assurance vie constitue depuis de nombreuses années l’un des placements préférés des Français. Pouvant être souscrite tout au long de la vie, elle répond en effet à plusieurs objectifs : se constituer un capital, préparer sa retraite ou la transmission de son patrimoine, diversifier son épargne, etc. À fin 2021, le montant global investi sur les contrats d’assurance vie en France sélevait à près de 1,9 milliard d’euros. Avec un univers d’investissement de plus en plus large, une question revient cependant toujours lorsqu’on souscrit une assurance vie : sur quels supports investir ?

Assurance vie : sur quels supports investir ? - Le blog du hérisson

Qu’est-ce qu’une assurance vie ?

Une assurance vie est un contrat qui permet à son souscripteur de constituer au fil du temps un capital en investissant son argent sur différents supports. Leur niveau de risque étant très variable, ce contrat convient à tous les épargnants. Il offre par ailleurs une flexibilité dans sa gestion avec la possibilité de l’alimenter ponctuellement en réalisant des versements libres, ou plus régulièrement via des versements programmés. Des rachats partiels peuvent également être effectués en cours de vie du contrat en cas de besoin, avec une fiscalité de plus en plus avantageuse au fil du temps.

Pendant la vie du souscripteur, le contrat lui permet de percevoir des intérêts sur ses investissements et de bénéficier d’une épargne grâce au capital constitué. Les objectifs poursuivis peuvent être multiples et à plus ou moins long terme : créer une épargne de précaution, un apport pour un futur achat immobilier, préparer sa retraite, etc. Lors du décès du souscripteur, le contrat prend fin et le capital et les intérêts sont versés aux bénéficiaires désignés. Les fonds sur lesquels portent les investissements sont regroupés dans deux grandes catégories : le fonds euros et les unités de compte (UC). On parle de contrats multisupports.

Les supports d’investissements

Les supports d’investissement disponibles, très nombreux, correspondent donc au fonds euros ou aux unités de compte, et présentent des caractéristiques très diverses.

• Le fonds euros

Le fonds euros représente depuis de nombreuses années la « colonne vertébrale » du contrat d’assurance vie. Deux raisons expliquent cela. La première réside dans le fait que celui-ci est investi dans des actifs présentant très peu de risques. Il s’agit par exemple des obligations d’États ou de grosses entreprises. Investir sur une obligation étatique revient à acheter une part de dette de la France, qui émet des titres de créance pour se financer. Notre pays étant considéré comme un très bon payeur en matière de remboursement de sa dette, en acheter une fraction constitue un investissement considéré comme non risqué. Il en va de même pour les obligations de l’État allemand par exemple, ou de multinationales cotées en bourse.

La seconde raison expliquant le succès du fonds euros est liée au fait que le capital est garanti. Ainsi, à l’échéance du contrat, la compagnie d’assurance devra restituer le montant versé, indépendamment de la performance du contrat. Cet avantage rassure les épargnants ayant un profil très sécuritaire, mais implique en contrepartie une espérance de gain très faible. En effet, le choix du fonds en euros permet de conserver son épargne, mais n’offrira pas la possibilité de la faire fructifier significativement. Il faut pour cela accepter de prendre des risques et donc d’opter pour les unités de compte (UC).

S’il était auparavant monnaie courante de souscrire un contrat monosupport uniquement en fonds euros, il est désormais très rare que les assureurs en proposent. Garantir le capital représente en effet pour eux une contrainte. Par ailleurs, ce dernier ne présente plus aujourd’hui de réel intérêt en termes de rendement du fait des taux bas.

• Les unités de compte (UC)

Les unités de compte offrent une perspective de gain plus importante que le fonds euros, mais comportent en contrepartie un risque de perte en capital. Elles peuvent par conséquent conduire à une moins-value du contrat. Une large détention au sein d’une assurance vie concerne donc particulièrement les épargnants présentant une faible aversion au risque. Contrairement au fonds euros, les unités de compte couvrent un large périmètre de produits financiers. Découvrons les UC les plus couramment utilisées.

1- Les OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières)

Les OPCVM constituent un « panier » de titres diversifiés qui sont regroupés au sein d’un fonds géré par une société de gestion. C’est cette dernière qui sélectionne les titres et assure la gestion du fonds. Elle joue donc le rôle d’intermédiaire entre les épargnants qui investissent collectivement, et les entreprises qui ont émis les titres.

Ces fonds permettent de diversifier son investissement tout en déléguant la gestion à des professionnels, avec un gérant derrière chaque fonds. Les détenteurs des titres n’ont ainsi pas à se soucier de leur sélection et partagent le risque entre eux. Des milliers d’OPCVM existent aujourd’hui, avec des niveaux de risques très différents. Ils conviennent donc à tous les types d’épargnants, quel que soit leur profil.

2- Les fonds immobiliers

Dans une optique de diversification de son investissement, l’immobilier est une alternative non négligeable qui peut offrir des rendements attrayants. Il se présente là aussi sous la forme de fonds tels que les OPCI (Organisme de placement collectif immobilier) ou SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier). L’allocation des OPCI laisse place à quelques actifs financiers, alors que les SCPI sont investies en totalité dans des biens immobiliers.

Ces biens peuvent être des bureaux, des locaux commerciaux, des murs d’EHPAD, etc. Là encore, l’intérêt est de déléguer la recherche et la gestion des biens. L’épargnant achète une part d’un parc immobilier déjà constitué et administré par des professionnels. Ces fonds immobiliers présentent un risque moins élevé que certains OPCVM, mais les frais peuvent être importants et imputer significativement la performance.

3- Les fonds ISR (Investissement socialement responsable)

Ces fonds s’adressent aux épargnants en quête de performance financière qui sont également sensibles au développement durable. Ils se sont multipliés au cours des dernières années du fait de l’évolution de la société en matière environnementale. Afin de les regrouper et d’assurer leur visibilité, plusieurs labels tels que Greenfin et Label ISR ont été créés. Outre les aspects financiers, les titres sont sélectionnés sur la base de critères ESG (environnementaux, sociaux, et de gouvernance). Présentant auparavant des performances contestables, les fonds ISR affichent aujourd’hui des rendements intéressants qui ne cessent de croître.

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Le fonds euros et les unités de compte présentés ci-dessus sont les grandes familles qui composent les contrats d’assurance vie aujourd’hui. Néanmoins, cette liste n’est pas exhaustive et d’autres produits sont ouverts à l’investissement. Nous pouvons citer les trackers (répliques des indices boursiers) les actions, les produits structurés, etc. Un élargissement au bitcoin et autres cryptomonnaies est même envisagé. Quels que soient les objectifs poursuivis et l’horizon de placement, il apparaît aujourd’hui pertinent d’investir à la fois dans le fonds euros et dans les unités de compte. Leur pondération sera alors à étudier en fonction du profil investisseur.

Flora Mercier

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