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La phytothérapie : de quoi s’agit-il ?

La phytothérapie utilise les plantes sous diverses formes pour guérir les maladies et leurs causes. S’appuyant sur l’analyse du terrain, sa particularité est de privilégier l’ensemble de la plante ou totum végétal. La phytothérapie, de quoi s’agit-il  ? Découvrez-le dans cet article.

La phytothérapie : de quoi s’agit-il ? - Le blog du hérisson

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

« La phytothérapie est l’art d’utiliser les plantes pour soigner les maladies », dixit Patrice de Bonneval (herboriste, docteur en pharmacie). Remontant à des temps immémoriaux, elle a traversé les âges et les civilisations. Depuis l’Inde, en passant par la Chine il y a plusieurs millénaires, sous l’Antiquité gréco-romaine, et au Moyen Âge, des traités révèlent l’utilisation des plantes médicinales. Leur usage empirique a peu à peu laissé place à la phytothérapie fondée sur différents principes exposés dans la suite de cet article. Elle suppose des connaissances sur les propriétés des plantes, leur posologie, la botanique et la physiopathologie.

Au sens large, cette discipline désigne également les produits phytothérapeutiques réalisés à partir de l’extraction des principes actifs des « simples ». Autre nom donné aux plantes médicinales à l’époque médiévale où les moines étaient chargés d’entretenir les jardins des simples (herbularius) des monastères. Hildegarde de Bingen, moniale bénédictine allemande du XIIe siècle, considérée comme la première naturaliste, reste une référence. Ses remèdes sont en effet toujours d’actualité à notre époque.

Les produits de phytothérapie ou préparations galéniques (d’après Galien, plus grand médecin de l’Antiquité après Hippocrate) sont vendus en herboristerie et en pharmacie. À ce jour, sur les 546 plantes médicinales inscrites à la pharmacopée française, seules 148 sont dites « libérées » du monopole pharmaceutique et peuvent être vendues en dehors des officines.

Les grands principes de la phytothérapie

• La notion de terrain

Selon la phytothérapie, les maladies n’arrivent pas par hasard. Elles sont le signe de déséquilibres physiques et psychologiques propres à chaque individu. Ainsi, soigner le terrain revient à rechercher les causes profondes de la maladie, en s’intéressant au passé du malade et à son mode de vie. L’alimentation, les addictions, le manque de sommeil ou d’activité physique, les facteurs de stress, etc. sont pris en compte. L’objectif, au-delà du soulagement des symptômes, est de préserver ou restaurer l’équilibre de l’organisme. Les plantes sont d’une aide précieuse pour favoriser les mécanismes d’autorégulation du corps.

• La notion de totum végétal

À la différence de la médecine allopathique, la phytothérapie considère que l’ensemble des substances actives d’un végétal est plus efficace qu’un élément isolé. Le totum végétal désigne ainsi l’ensemble des principes actifs d’une plante ou d’une partie de la plante. Ses composés actifs agissant de façon combinée et globale peuvent intervenir sur différents symptômes et sur différents plans. La racine d’angélique par exemple intervient sur le plan physique, notamment sur le système digestif, et sur le plan nerveux. Ce qui peut être intéressant, le stress jouant souvent un rôle dans les troubles digestifs.

• Le drainage en phytothérapie

Considérant que de nombreuses affections résultent d’une intoxication de l’organisme, la phytothérapie a recours au drainage réalisé à base de plantes dépuratives. Il vise à stimuler les émonctoires (le foie, les reins, les intestins, les poumons et la peau), lorsqu’ils ne parviennent plus à assurer leur rôle d’élimination des déchets. Il permet donc de nettoyer l’organisme des substances toxiques ingérées qui l’encombrent.
Précisons que le drainage est contre-indiqué dans certaines situations, par exemple en cas de faiblesse ou de lésion d’un organe.

Précautions et limites de la phytothérapie

La phytothérapie comporte ses limites et le recours à l’allopathie peut être souhaitable, voire même parfois vital. Avant d’entamer un traitement, il est préférable de faire établir un diagnostic par un médecin afin de connaître la pathologie à traiter et les contre-indications éventuelles. Dans le cadre d’une automédication pour le traitement de maux sans gravité, il est important de connaître les plantes et leur dosage. Mal utilisés, certains végétaux peuvent s’avérer toxiques. Les herboristes ou les pharmaciens peuvent apporter de précieux conseils. Les prescriptions relèvent quant à elles des phytothérapeutes, ceux-ci ayant suivi un cursus médical.

Les préparations galéniques en phytothérapie

Il existe de multiples formules galéniques permettant de mettre les principes actifs des plantes à disposition pour se soigner. Chaque plante possède une forme de préparation préférentielle et selon la pathologie certains remèdes sont plus adaptés que d’autres.

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• Les parties utilisées dans les plantes médicinales

  • Fleur et sommités fleuries (fleur + petite partie de la tige + quelques feuilles) ;
  • Fruits ;
  • Bourgeons ;
  • Feuilles et tiges herbacées ;
  • Racines ;
  • Écorce ;
  • Graines.

• Les tisanes : infusions et décoctions

Il s’agit de préparations économiques, faciles à réaliser pour un usage familial à condition de respecter les dosages. La réglisse, par exemple, consommée en excès peut entraîner de l’hypertension. Or, une règle incontournable en phytothérapie est de traiter la maladie sans nuire au malade « Primum non nocere ».

Les tisanes sont le plus souvent préconisées sous forme de mélanges de plusieurs plantes. Cette association permet une synergie d’action agissant sur les symptômes, mais aussi sur les causes de la maladie. Ce qui relève d’une connaissance approfondie des plantes et d’un savoir-faire avéré permettant de concevoir les meilleures associations possibles. Tout un art, en somme !

L’infusion et la décoction utilisent l’eau pour extraire les principes actifs des végétaux. La différence entre les deux préparations se trouve dans les parties des plantes employées.
Alors que l’infusion est réalisée avec des parties délicates de la plante, comme les fleurs et les feuilles, la décoction est faite à base d’éléments plus ligneux tels que les racines, l’écorce, les tiges.

  • Pour préparer une infusion, on plonge les plantes dans l’eau froide (cela permet de préserver les plus fragiles) et l’on porte à ébullition. Puis on laisse infuser, hors du feu, une dizaine de minutes avec un couvercle afin de conserver toutes les propriétés des plantes.
  • Pour préparer une décoction, on plonge les plantes dans l’eau froide et l’on fait chauffer en poursuivant l’ébullition de 5 à 10 minutes selon les plantes.

• Autres modes de préparations en phytothérapie

  • Les macérations : la préparation d’une macération consiste à extraire les principes actifs de la plante en la faisant macérer souvent plusieurs jours dans un liquide : huile, alcool, eau, vin, etc. On obtient ainsi des teintures, des alcoolatures, des macérats huileux, des vins médicinaux ;
  • Les poudres et les gélules : les poudres proviennent du broyage d’une partie de la plante. Elles peuvent servir à la fabrication de gélules ou de comprimés ;
  • Les extraits : concentré en substances actives, les extraits sont obtenus grâce à des procédés parfois assez complexes utilisant des solvants comme l’eau et l’alcool, ou encore le CO2 ;
  • Les sirops : ils sont réalisés à partir de sucre et de miel mélangés à une infusion ou à une décoction. Leur goût sucré masque la saveur parfois désagréable, notamment l’amertume de certaines plantes ;
  • Les baumes : ils sont préparés à l’aide de corps gras, de cire d’abeille et d’huiles essentielles. On peut les utiliser pour se soigner ou pour se parfumer.

Bien d’autres formules galéniques existent adaptées à différents besoins. Grâce à ces préparations, la phytothérapie offre à chacun la possibilité de soigner naturellement les maux du quotidien ou de venir en soutien à une thérapie conventionnelle. Elle est notamment appréciée pour son innocuité, sous réserve du respect des posologies. Délaissée durant un temps, elle connaît ces dernières années un regain d’intérêt croissant. Peut-être faites-vous partie des personnes y ayant recours…

Magali Huart

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