Le Nutri-Score marque des points

Vous le voyez sur la quasi-totalité des aliments que vous achetez, mais ne savez pas à quoi correspond le Nutri-Score ? Avec lui, l’appétit ne vient pas en mangeant, mais en le lisant ! Découvrez sans plus attendre comment le Nutri-Score marque des points auprès des consommateurs.

Comprendre la raison d’être du Nutri-Score

Pour comprendre la raison d’être du Nutri-Score, il faut prendre en compte les données scientifiques et le contexte dans lesquels il s’est inscrit.

• Les facteurs nutritionnels

La nutrition joue un rôle majeur dans la santé des Hommes. Elle explique un grand nombre de maladies, qui ne cessent d’augmenter depuis les années 2000. Le rapport Hercberg de 2013 indique qu’en France, les facteurs nutritionnels sont à l’origine de pathologies chroniques, telles que :

• les cancers ;
• les maladies cardiovasculaires ;
• le diabète ;
• l’obésité et le surpoids ;
• l’ostéoporose ;
• etc.

Selon l’enquête de l’OMS de 2009, World Health Organization, les risques associés à l’alimentation causent 25,2 % de la mortalité totale dans le monde.

Un lien entre la manière de consommer et l’apparition de maladies est donc établi. Face à ce constat, de nombreuses mesures sont prises par le ministère de la Santé. Avant que le Nutri-Score ne laisse une trace sur nos produits préférés, nous avons assisté à deux grands changements.

Les précurseurs du Nutri-Score

L’arrêté de 2007, fixé par le ministre de la Santé et des Solidarités, est l’un des précurseurs du Nutri-Score. Il instaure des campagnes publicitaires pour sensibiliser les Français à leur alimentation. On voit ainsi émerger, sur les écrans de télévision, l’un des célèbres spots :

Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé.

Le règlement européen EU n°1169/2011 (communément appelé « INCO ») assure la transparence des informations nutritionnelles dès 2011. Nous accédons alors à la liste des composants de chaque aliment. Elle est renseignée sous forme de tableau, au dos de la référence concernée.

Pour continuer sur sa lancée, la France adopte le Nutri-Score en 2017. L’indicateur est accessible à tous. Nul besoin d’avoir fait des études supérieures pour comprendre ce nouvel outil. Grâce à lui, nous pouvons repérer d’un seul coup d’œil la valeur nutritionnelle d’un produit.

Connaître le fonctionnement du Nutri-Score

Avant de trier votre liste de courses, il est important de connaître le fonctionnement du Nutri-Score.

• La méthode de calcul

Le Nutri-Score s’appuie sur une méthode de calcul conçue par le professeur Serge Hercberg, épidémiologiste spécialiste de la nutrition en santé publique. Chaque produit est passé au peigne fin. Les valeurs nutritionnelles des denrées liquides sont alors déterminées pour 100 ml, tandis que les aliments solides sont analysés par 100 gr.

Pour évaluer une référence, plusieurs critères entrent en jeu :

• la teneur en nutriments ;
• la présence d’ingrédients à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, fruits à coque, etc.) ;
• la quantité de nutriments à limiter (acides gras saturés, sucres, sel, etc.).

💡 Cette méthode de calcul s’est adaptée aux boissons et aux aliments composés majoritairement de matières grasses. C’est le cas notamment des huiles, du beurre, des fromages, etc.

• Le marquage des produits

Selon les critères nutritionnels en vigueur, chaque produit obtient ainsi un nombre de points, plus ou moins élevé. Pour aider les consommateurs à y voir plus clair, chaque score est associé à une lettre, elle-même rattachée à un code couleur. Cette mention est apposée sur l’emballage, sur la face visible de l’article.

En déambulant dans les rayons, nous sommes alors attirés par le marquage des produits :

• lettre A, vert foncé, meilleure qualité nutritionnelle ;
• lettre B, vert clair ;
• lettre C, jaune ;
• lettre D, orange ;
• lettre E, orange foncé, moins bonne qualité nutritionnelle.

Moins le produit sera jugé « bon pour la santé », plus sa lettre sera avancée dans l’ordre alphabétique et sa couleur proche de l’orange foncé.

💡 Mention spéciale pour les plats industriels. S’ils sont composés d’un plat et d’une sauce, vous pourrez voir apparaître deux Nutri-Scores sur l’emballage.

La fiabilité de l’indicateur

Le Nutri-Score fait partie intégrante de nos vies quotidiennes depuis 2017. Mais qu’en est-il de sa fiabilité ?

• Les résultats positifs

D’après une étude menée par Santé publique France en 2021, les résultats sont positifs. En effet, près de 94 % des Français approuvent l’arrivée du Nutri-Score sur les emballages. Grâce à lui, c’est plus de la moitié des personnes interrogées qui ont modifié leurs habitudes d’achat. Les utilisateurs du logo semblent donc plus attentifs à ce qu’ils consomment et à la qualité nutritionnelle des aliments qu’ils se procurent.

De plus, la gamme de couleurs améliore considérablement la lecture des informations. Grâce au Nutri-Score, on peut comparer :

• les produits d’un même rayon ;
• les différentes marques d’un même aliment ;
• les denrées consommées pour les mêmes occasions.

Vous pouvez ainsi trier et classer les produits que vous avez l’habitude d’acheter selon leurs données nutritionnelles.

💡 Si l’indicateur ne figure pas sur l’emballage de votre aliment préféré, sachez que l’application Open Food Facts l’aura peut-être répertorié de son côté.

• Les limites du logo nutritionnel

Selon l’ANSES (l’Agence de sécurité alimentaire française), l’utilisation du logo pourrait occasionner des comportements contradictoires de la part du consommateur. On pourrait, à tort, proscrire tout achat d’huiles ou de produits catégorisés « D » ou « E ».

Parfois, la méthode de calcul du Nutri-Score ne s’applique pas. C’est le cas notamment :

• des thés et cafés ;
• des boissons alcoolisées à plus de 1,2 % ;
• des produits non transformés (fruits, légumes frais, poissons frais, miel, etc.) ;
• etc.

L’Association Nationale des Industriels alimentaires (ANIA) pointe du doigt la non-considération des portions et des fréquences de consommation. Notons ces exemples :

• Les valeurs nutritionnelles des fromages sont évaluées sur 100 gr. Alors qu’une part moyenne ne représente que 30 gr.
• Pour déterminer le score des pâtes, on ne tient pas compte de l’eau nécessaire à leur cuisson.
• Les frites ont un Nutri-Score A : la quantité d’huile pour les faire frire n’est pas comptabilisée.

Ludique, le Nutri-Score vous accompagne vers une alimentation plus saine. Ses méthodes de calcul vous donnent accès aux propriétés nutritionnelles des articles que vous achetez. Cependant, le score ne dépend pas totalement de la nature du produit, de sa manière de le consommer et de bien d’autres paramètres… Il ne révèle en aucun cas la qualité de l’aliment ni la façon dont il est transformé ou fabriqué. Soyez rassuré, votre cerveau ne doit pas tirer la sonnette d’alarme à chaque « D » ou « E » repérée en rayon ! La clé ? Se nourrir raisonnablement, varier ses courses… et ses plaisirs !

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Betty Labroche