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Perfectionnisme, ennemi de la créativité

Vous avez sûrement déjà entendu parler du « syndrome de l’imposteur », phénomène fréquent chez les artistes, qu’ils soient en herbe, amateurs ou professionnels. Ce syndrome serait le résultat d’un perfectionnisme permanent dans nos productions artistiques, véritable ennemi et poison de la créativité.

Perfectionnisme, ennemi de la créativité - Le blog du hérisson
©Annie Spratt

Perfectionnisme et Syndrome de l’imposteur

Depuis toujours la créativité est un domaine qui est à la fois minimisé et glorifié.

Dans nos systèmes éducatifs actuels, les activités créatives ne sont pas valorisées auprès des élèves, et finalement que ce soit les professeurs ou les parents, très peu incitent les jeunes à faire carrière. Mais parallèlement ne nous sommes-nous jamais imaginés en artiste émérite qui multiplie les succès ? Dans l’idée, nous savons pertinemment qu’être un artiste, ou tout du moins pouvoir vivre de son art, nécessite des sacrifices. Se lancer dans une carrière artistique, c’est littéralement sortir de sa zone de confort, mais on s’imagine surtout que pour réussir, tout est une question de chance et d’exception.

L’erreur que beaucoup d’entre nous faisons lorsque nous nous lançons dans une activité créative, que ce soit à but professionnel, ou simplement comme loisir que nous effectuons de façon hebdomadaire, c’est que trop souvent la performance prend le dessus sur le plaisir, et alors très vite nous sommes rattrapés par le fameux « syndrome de l’imposteur ».

Ce syndrome, bien connu des artistes, est le résultat d’une poursuite irrationnelle de la perfection qui finit par ruiner notre créativité.

Les conséquences sur notre créativité

Le perfectionnisme ne devrait jamais être un ingrédient qui prend part à notre créativité, il en est même l’ennemi numéro 1.

Nous souhaitons fréquemment la perfection avant même de commencer une activité. Être le créateur d’une œuvre d’art que le monde ne pourra jamais oublier, est une idée qui nous oblige à avoir des objectifs que nous sommes incapables d’atteindre. L’idée qu’il faille toujours produire le meilleur nous soumet à des formes de stress, de doute et de pression face à nos propres performances, et cela finit bien souvent par se transformer en inaction. Nous nous retrouvons bloqués dans un paradoxe, celui de nos ambitions, et le fait que celles-ci soient tellement élevées que nous sommes paralysés par nos propres exigences.

Finalement, que représente cette recherche de la perfection ? N’est-elle pas le fruit d’une peur de la critique et du jugement ? En voulant y parvenir, ne cherchons-nous pas à minimiser ces dernières ?

Cette perfection, à laquelle nous tenons tellement, se traduit par des attentes trop grandes et l’idée qu’il faut être validé par son audience, que ce soit votre sphère privée ou un public plus large. Elle nous amène sans cesse à penser que nous ne sommes pas à la hauteur, au point de bloquer notre spontanéité. Nous finissons par sur-analyser notre travail au lieu d’expérimenter un sentiment d’accomplissement. Plus nous sommes perfectionnistes et plus nous mettons du temps à produire quelque chose (voir ne jamais finir une réalisation, ou perdre totalement le goût de la création).

N’est-il pas triste de se retrouver dans l’inaction alors que pour beaucoup d’entre nous, l’art est une manière de s’exprimer, d’utiliser sa voix pour faire passer un message ? Et ce même perfectionnisme, auquel nous nous attachons, ne vous retire-t-il pas tout sentiment de satisfaction de ce que nous réussissons à produire ?

Perfectionnisme, ennemi de la créativité - Le blog du hérisson
©Dragos Gontariu

Bye bye le perfectionnisme

Aujourd’hui, il est primordial de laisser derrière vous ce perfectionnisme pour vous épanouir dans votre art. Voici une liste de quelques clés pour y parvenir :

  • Créez comme lorsque vous étiez enfant : soyez indulgent envers vous-même et créez pour votre propre plaisir (non pas pour plaire).
  • Cessez d’attendre d’être le meilleur dans votre domaine pour vous lancer : acceptez que rien ne puisse être parfait et chérissez les imperfections !
  • Oubliez l’objectif à atteindre : fixez-vous des objectifs que vous êtes capables de réaliser et de préférences sur le court terme.
  • Arrêtez d’avoir peur de faire des erreurs : rationalisez-les, les erreurs sont formatrices, elles sont le meilleur apprentissage que vous pouvez souhaiter.
  • Rappelez-vous que même les plus grands artistes ont essuyé leur lot d’erreurs, d’échecs et de critiques.

N’oubliez pas que la perfection est une construction sociale qui est humainement inatteignable et que l’art est un domaine qu’il faut savoir aborder sous un prisme de subjectivité. Finalement, la créativité c’est même une manière de défier le perfectionnisme et de cesser de penser en termes de « bon » et de « mauvais ». Maintenant, à vos pinceaux !

Jessica Baudrillart

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