Il est urgent d’arrêter le progrès

Le XIXe siècle a été marqué par la Révolution Industrielle et les nombreuses innovations qui en découlent. Les ménages font alors une confiance aveugle au progrès technique et s’en nourrissent. Pourtant, à l’aube du XXIe siècle, noyés sous une tonne de produits technologiques, nous commençons à entrevoir les limites de ce progrès. Affaiblissement des relations sociales, prise de pouvoir des intelligences artificielles, surveillance permanente…, nous sommes tous impactés par ses effets rebond. Cette course folle repousse toujours les limites du possible au détriment de notre santé et de l’environnement. Aujourd’hui, il est urgent d’arrêter le progrès.

L’histoire du progrès marquée par trois périodes clés

• La Révolution Industrielle : avènement de l’industrie

La Révolution Industrielle a profondément transformé la France et le monde, nous faisant passer d’une économie basée sur l’agriculture à une économie reposant sur l’industrie. Elle prend racine en Grande-Bretagne vers 1780 avec la création de la machine à vapeur. Des centaines d’entreprises vont alors voir le jour et bouleverser l’économie du pays. Suivront la France et l’Allemagne à partir de 1830, puis la Suède, la Russie, le Canada, l’Amérique Latine et l’Asie. Ce changement brutal d’économie a eu des répercussions importantes sur les agriculteurs. En effet, appâtés par l’énergie de la ville, de nombreux paysans se sont tournés vers des métiers d’ouvrier.

À cette période, la métallurgie et la mécanisation se développent très rapidement. Les industriels sont désormais en mesure de produire davantage de biens manufacturés toujours plus performants. Électricité, téléphone, télévision, voiture, lave-linge…, chaque outil trouve sa place au sein des foyers. Les ménages accueillent avec plaisir ces produits, ravis de voir leur niveau de confort s’accroître.

• La révolution numérique : avènement de l’informatique

Le 12 mars 1989, vient marquer un tournant dans l’histoire du progrès. En effet, ce jour acte le lancement officiel de l’Internet avec le World Wide Web. Cette vaste toile se répand par les minitels, puis les ordinateurs. Son créateur ne le sait pas encore, mais il a définitivement changé la face du monde.

💡 Bon à savoir

Les années 1970 sont marquées par de fortes contestations. Les mouvements, comme celui des hippies, émergent aux États-Unis et en Europe. Ses partisans se rendent compte que les progrès industriels nuisent à la planète. Ils prônent donc un retour à la nature, entre autres. C’est dans ce contexte qu’a été créé l’Internet, vendu comme une solution miraculeuse qui devait résoudre les problèmes environnementaux et sociétaux de l’époque. Effectivement, l’informatique a été vendue comme propre, immatérielle et exempte de hiérarchie. Or, nous avons découvert quelques années plus tard, que ce système est tout sauf anarchique et écologique.

• Les années 2000 : prolifération des technologies

Alors que nous commencions à peine à apprivoiser ces « petits bijoux de technologie » en faisant nos premières recherches Google, certains génies étaient déjà en train de penser à l’Internet du futur. En 2004, un certain Mark Zuckerberg a l’idée de créer un trombinoscope regroupant ses camarades de classe, sur un site dédié : TheFacebook. Ce réseau social sera alors le point de départ à la création de dizaines d’autres « réseaux sociaux », dont certains comptabilisent aujourd’hui plusieurs millions d’utilisateurs quotidiens à travers le monde.

Trois ans plus tard, Apple met en vente le premier smartphone. Un seul petit objet permet alors de téléphoner, jouer, prendre des photos et se connecter à internet. Le succès ne se fait pas attendre : au niveau international, le nombre d’abonnements au haut débit mobile a été multiplié par 93 % en 10 ans. L’engouement pour les nouvelles technologies est depuis insatiable. Les entrepreneurs l’ont bien compris et n’ont de cesse de nous inonder de produits technologiques toujours plus « merveilleux » sans lesquels nous ne pourrions pas vivre.

Les conséquences catastrophiques du progrès

Les outils techniques installent un cadre de vie qui devient une seconde peau et il apparaît extrêmement violent symboliquement de s’en défaire. […] Il ne faut pas s’opposer à la technique ou aux changements, mais ne pas se laisser leurrer par les fausses promesses du solutionnisme technologique. Il faut réfléchir au type de société que nous voulons et à nous interroger sur toutes les implications des innovations qu’on nous somme d’adopter. (François Jarrige, historien, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Bourgogne)

• Une transformation radicale de la société

Les disparitions massives d’emplois

Les transformations qui découlent des progrès industriels et technologiques sont multiples. Les premiers impactés ont été les ouvriers avec l’apparition des premiers robots. De nombreuses personnes ont ainsi perdu leur travail au profit d’une machine. Même si aujourd’hui, nous sommes unanimes pour dire que ces inventions ont permis à des milliers de travailleurs d’échapper à des tâches fatigantes, répétitives et mettant à mal leur santé ; leur arrivée a créé un véritable tollé dans les entreprises. Ce phénomène n’a pas disparu et s’est même accentué avec les années. En effet, en 2023, de nombreuses personnes sont licenciées, car des intelligences artificielles parviennent à faire leur travail à moindre coût.

L’affaiblissement des relations sociales

Ce n’est un secret pour personne, nous n’avons jamais été aussi connecté au monde, et pourtant, nous n’avons jamais été aussi seuls. N’en déplaise aux progressistes, fiers d’affirmer qu’ils disposent de centaines d’amis avec lesquels ils échangent virtuellement à l’occasion ; il n’en demeure pas moins que les contacts humains, les vrais, s’estompent. Même lorsque nous nous retrouvons entre nous, la majeure partie des invitées reste les yeux rivés sur son téléphone, en scrollant inlassablement des pages vides de sens, au détriment des relations sociales.

Les prémices d’une ère virtuelle

Vous avez certainement entendu parler du « métavers » ; cet univers parallèle qui agite le monde. Depuis quelques années les industriels investissent des milliards dans cet outil du futur, censé révolutionner internet et nous faire entrer dans une ère 100 % virtuelle. Cependant, malgré ces sommes extravagantes, les ingénieurs peinent à lui trouver une définition claire et des applications concrètes.

Utilisé depuis 1992 par des auteurs de science-fiction, le « métavers » commence à voir le jour dans la fin des années 2010. Ce monde parallèle est décrit par Mark Zuckerberg comme le futur des relations sociales. Il affirme que :

Vous pourrez y faire presque tout ce que vous êtes en mesure d’imaginer – vous rassembler avec vos amis et votre famille, travailler, apprendre, jouer, faire du shopping, créer…

Mais, pourquoi vouloir créer un monde parallèle pour y accomplir des tâches que nous faisons très bien, et avec plaisir, dans le monde réel ? Trouvez-vous particulièrement pertinent de vous brancher à un casque de VR pour courir avec votre chien virtuel, pendant que votre vrai chien pleure de solitude, assis à côté de vous ?

• Souriez, vous êtes surveillés

Un contrôle permanent

Autrefois vu comme une source de liberté et d’émancipation, le progrès est de plus en plus décrié. Nous sommes aujourd’hui de plus en plus surveillés, parfois même à notre insu. Un contrôle permanent qui peut être réalisé par des multinationales, des entreprises privées, des administrations ou des citoyens lambda. N’avez-vous pas remarqué que :

• les rues, les magasins, les écoles, les administrations, les transports…  sont inondés de caméras de surveillance censées assurer la sécurité de tous ;
• nous sommes nous-mêmes volontaires pour l’installation de caméras dans nos maisons pour nous assurer une surveillance permanente au détriment de notre vie privée ;
• les photos que nous publions et effaçons ne sont jamais réellement supprimées ;
• nos téléphones délivrent notre position en temps réel à qui la demande ;
• notre smartphone, ordinateur, smart TV, voiture, délivre des informations en permanence sur notre mode de vie, nos habitudes de consommation, nos trajets ou nos activités sportives ;
• nos recherches internet sont enregistrées, scrutées et décortiquées pour connaître nos goûts, nos centres d’intérêt et nos déviances ;
• les informations que nous entrons sur le Web sont conservées et revendues à des entreprises ou des organismes publicitaires ;
• une majorité de personnes filme bagarres, chutes et accidents au lieu de venir en aide aux victimes ;
• des vidéastes diffusent chacune de leur journée sur différents réseaux. Des milliers de personnes se retrouvent ainsi filmées à leur insu et exhibées sur Internet sans leur consentement.

Toutes les innovations que nous faisons entrer dans nos vies sont des outils au service des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui les utilisent à leur avantage. Incapable de nous séparer de ces outils technologiques plus de quelques heures, nous nous retrouvons coincés dans une toile dont nous ne pouvons plus sortir. Ces grandes entreprises détiennent aujourd’hui un nombre incalculable de données sur chacun d’entre nous, s’amusant même à quelques prédictions concernant notre destin.

Enfin, le manque grandissant d’autonomie dans nos choix (confinements, pass sanitaire puis vaccinal, passage en force de nouvelles lois…), montre que nous pourrions nous diriger vers un monde de plus en plus autoritaire ; dans lequel nous n’aurions plus de libertés fondamentales (cf. 1984 de George Orwell).

Une surveillance au service de notre sécurité ?

Nous n’avons jamais autant été surveillés, pourtant, le nombre de crimes et délits ne fait qu’augmenter. En effet, les progrès informatiques et numériques n’ont fait qu’intensifier les délits et les crimes : usurpation d’identité, piratage de données, phishing, spam, vol de photos ou de vidéos, prise de contrôle à distance de caméras… ; la liste est longue. Les lois qui sanctionnent ces nouveaux délits ne sont pas encore nées ou peinent à être mises en application par des avocats souvent dépassés. Les victimes sont donc impuissantes face à ces cybercriminels, prêts à tout pour gagner leur vie en détruisant celle des autres.

• Un monde déshumanisé par le progrès technique

L’uniformisation des êtres humains

Depuis 1950, des chercheurs étudient les possibilités de mettre au monde des individus de manière 100 % artificielle. En 1996 naissait ainsi Dolly, le premier être vivant issu du clonage. Cette expérience a vite tourné en tragédie, mais certains chercheurs ont continué leurs expérimentations. En 2018, un chercheur chinois annonce la naissance des 2 premiers enfants génétiquement modifiés. Ces manipulations avaient été réalisées in vitro avec l’accord des parents, pour leur conférer une immunité naturelle contre le VIH. Bien que nous ne connaissions pas l’état de santé actuel de ces jumelles, les médecins s’accordent à dire qu’elles auront de graves problèmes de santé à l’âge adulte.

Face aux conséquences souvent dramatiques de ces manipulations génétiques, les chercheurs internationaux ont décidé de ne pas poursuivre leurs recherches, mais le débat peut être rouvert en un rien de temps. Un nouveau rapport ou une nouvelle déclaration pourrait relancer les débats et les expérimentations sur les êtres vivants. Le scénario imaginé par Alfred Huxley dans son roman Le meilleur des mondes pourrait devenir réalité. Des êtres humains pourraient être générés de toutes pièces dans un laboratoire et formatés pour accomplir une destinée programmée. Quelle liberté pourrions-nous alors espérer ?

La prise de pouvoir des intelligences artificielles

Depuis les années 1950, les ingénieurs essaient de rendre les machines plus performantes et autonomes. C’est alors que leur est venue une idée formidable « Et si les machines pouvaient penser. ». Cette technologie semble prendre tout son sens depuis l’arrivée d’internet. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle se présente majoritairement sous la forme d’algorithmes, censés nous proposer des articles pertinents ou des vidéos qui « seraient susceptibles de nous intéresser ». Ces intelligences se nourrissent de nos données et s’améliorent de jour en jour.

En 2023, l’IA a franchi un nouveau palier sous le nom de ChatGPT. Elle est maintenant capable de produire des textes, des articles journalistiques et même des romans, en structurant ses « pensées ». Non contente de prendre la place d’ouvriers compétents, ces nouvelles technologies veulent maintenant remplacer les métiers dits « du savoir ». Aidés par ces nouvelles intelligences, les écoliers, les étudiants, les employés, ne chercheront plus à penser par eux-mêmes et à développer leurs propres opinions. Nous allons progressivement perdre ce qui fait notre essence : la réflexion.

Certains des plus grands chefs d’entreprise comme Elon Musk commencent même à craindre les technologies qu’ils conçoivent. En effet, certaines IA disposent de leur propre conscience et auraient la capacité de s’améliorer seules, sans apport de nouvelles données. Certains peuvent y voir le signe de la réalisation de leur film de science-fiction préféré, mais cela est-il une bonne chose ? Placées dans de mauvaises mains, les intelligences artificielles pourraient menacer l’humanité. Nous nous retrouverons ainsi asservis par le produit du progrès que nous avons nous-mêmes engendré.

💡 Le saviez-vous ?

Elon Musk a pour projet de fusionner notre cerveau avec l’intelligence artificielle. Pour ce faire, des chercheurs travaillent sur un implant nommé « Neuralink », qui serait implanté dans notre cerveau pour booster notre mémoire et notre rapidité. Dans un premier temps, il ambitionne de soigner la maladie d’Alzheimer ; puis, il rendra ces puces accessibles sur le marché pour faire de nous de véritables cyborgs.

• Une aliénation progressive aux technologies : il est urgent d’arrêter le progrès

Un déclin culturel

Enfermés dans une bulle par les intelligences artificielles, il devient de plus en plus complexe de sortir de notre zone de confort. Nous n’avons jamais été plus connectés les uns aux autres, mais n’avons jamais été plus ignorants d’autrui. Nous pouvons visionner pendant des heures des personnes exécutant des mini chorégraphies ou des animaux mignons sautant dans une piscine, mais nous devenons incapables de nous rendre dans un musée ou de lire un roman. Les enfants comme les adultes ont de plus en plus de difficultés à tenir un crayon correctement et à écrire plus d’une page sans ressentir de crampes. Les corrections orthographiques, systématiquement proposées, nous rendent également paresseux. Nous ne prenons plus le temps d’étudier l’orthographe, la grammaire ou la syntaxe. À quoi bon apprendre quand une intelligence artificielle peut le faire pour nous. Progressivement, nous perdons notre identité et notre culture.

Une multiplication d’objets connectés

Vous avez certainement entendu parler de la 5G. Cette nouvelle génération de réseau qui vise à installer un cadre propice à la multiplication d’objets connectés (réfrigérateur, smart TV, ordinateurs, montres, services vocaux comme Alexa ou Sonos…). À l’heure où il devient urgent de réduire nos consommations pour répondre aux enjeux écologiques, on souhaite nous rendre encore plus dépendants aux technologies.

Pour légitimer ce flot incessant d’innovations, de plus en plus d’entreprises se mettent au greenwashing. Elles trouvent toutes des raisons environnementales à la création d’une brosse à dents ou de maillots de bain connectés. Mais ces outils sont constitués de matériaux chimiques polluants et de matières premières non infinies. Ces objets connectés, vendus par des groupes d’industriels comme « bons pour la planète » ne sont en réalité que de nouvelles inventions purement techniques qui ne sauvent en rien la planète et qui participent à sa destruction.

Des innovations futiles et inutiles

De tout temps, l’être humain a créé des outils pour améliorer sa vie et son confort. Après plusieurs millénaires d’évolution, nous disposons aujourd’hui de tout ce dont nous avons besoin. Pourtant, l’Homme continue de créer sans cesse. Aujourd’hui, la majorité des objets proposés sont des babioles futiles et inutiles. Nous voyons bien que l’ère du progrès technologique a atteint ses limites. Que pouvons-nous imaginer d’autre qui améliorerait encore notre condition ? N’avons-nous pas tout pour être heureux ?

• Un creusement des inégalités entre les « ultra-riches » et les « ultra-pauvres »

Les grands gagnants de cette course infernale à l’innovation sont les acteurs du progrès. Les fondateurs des multinationales comme Google, Apple ou Amazon incarnent la réussite absolue. Ils détiennent actuellement des fortunes colossales bâties sur une production effrénée de produits high-tech. En 2023, 1 % des plus riches détiennent 50 % des richesses mondiales. Autant dire qu’ils ont le monde à leur pied. Jets privés, yachts somptueux, demeures démesurées… ils ne se refusent strictement rien.

En parallèle, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants se privent d’eau et de nourriture au quotidien. Les inégalités se creusent tous les jours un peu plus entre les « ultra-riches » et « ultra-pauvres ». En France, le niveau de vie des 10 % les plus riches s’est accru de 29 % entre 1999 et 2019, soit une augmentation de 1 100 € par mois. Cette hausse est 9 fois plus élevée que pour les 10 % pour les plus pauvres. Cet écart s’est encore renforcé pendant la crise Covid et continue sa croissance depuis.

Ces disparités se retrouvent partout dans le monde. Aux quatre coins du globe, nous trouvons des chefs d’entreprise et des investisseurs qui s’enrichissent à une vitesse folle grâce aux produits des innovations, pendant que des dizaines de millions de personnes luttent pour répondre à leurs besoins primaires. De même, certains pays s’enrichissent toujours plus au détriment de pays moins développés, dont les ressources sont pillées, puis exportées.

• Une catastrophe écologique inévitable

Des ressources naturelles pillées

Ce n’est plus un secret pour personne : le réchauffement climatique commence à faire ses premiers gros dégâts. Ce n’est pas faute d’avoir essayé d’alerter les consciences. En 1959, le Figaro avertissait ses lecteurs des premières constatations des climatologues qui affirmaient déjà que l’activité humaine était la principale raison du changement climatique. En effet, depuis la Révolution Industrielle, nous n’avons eu de cesse de produire et de consommer à tout va. Pour proposer toujours plus de produits aux clients, les industriels ont :

• pillé les ressources de matières premières,
• coupé des centaines de millions d’arbres sains,
• asséché des cours d’eau,
• déversés leurs produits chimiques dans les océans,
• émis d’incroyables quantités de CO2 dans les airs…

Le bilan de l’industrie est désastreux. D’autant plus qu’il se cumule avec les habitudes de consommation des populations, toujours plus élevées :

• trajets quotidiens et individuels dans des véhicules polluants,
• achats intempestifs d’objets électroniques ou d’articles de mode,
• utilisation à outrance de chauffage, d’électricité ou de climatisation,
• multiplication des voyages en avion pour une courte période,
• gâchis quotidien de nourriture…

Un déni total de la réalité

En dépit des alertes des spécialistes du climat, la production n’a jamais faibli et s’est même accélérée. Les industriels semblent pourtant se tourner lentement vers des solutions plus « vertes », comme la démocratisation de la voiture électrique. Certains estiment que les entreprises refusent de voir la réalité en face. Le problème est juste déplacé, car ces nouveaux produits nous offriront une destinée tout aussi funeste que celle que nous offrent les voitures à combustion. Cette course au « toujours plus grand, toujours plus haut, toujours plus fort » conduit à la perte de notre espèce. Nous avons peut-être l’impression de faire quelques efforts, mais notre pollution reste trop élevée. Nos déchets sont souvent déplacés dans des pays du sud économique, pour les rendre invisibles. Ses effets nocifs sont, quant à eux, minorés, éclipsés par les discours marketing. Mais la pollution est bien présente.

Il est urgent d’arrêter le progrès | Posons-nous les bonnes questions

• Les effets pervers du progrès

Nous ne sommes qu’aux balbutiements de l’ère numérique, mais les progrès sont ahurissants de rapidité et d’efficacité. Nous sommes désormais capables de créer des robots en passe de détrôner les êtres humains. Nous créons sans cesse, mais est-ce réellement pour rendre ce monde meilleur ? Le fruit de nos innovations s’accompagne très souvent d’effets rebond, dangereux pour notre santé et la survie de notre espèce. Pour exemple, l’espérance vie en hausse depuis des années, et en passe de régresser. La raison ? Les effets pervers de notre progrès : pollution, ondes, stress.

• Le bonheur est dans le progrès ?

L’humain est-il capable de s’adapter au nouvel environnement qu’il est en train de se créer ? Les industriels, les inventeurs et les politiciens nous poussent à croire que notre bonheur tient en la possession de biens manufacturés, mais êtes-vous heureux à contempler vos écrans, seul, après avoir passé 2 heures dans les embouteillages ?

• Ne pas renier les avantages du progrès

Bien évidemment, il ne faut pas être fondamentalement contre le progrès. Il nous a offert de formidables avancées et nous a permis d’élargir notre champ des possibles. Néanmoins, après des décennies de frénésies consuméristes, ne serait-il pas tant de le stopper ? Et s’il nous fallait aujourd’hui renoncer à quelques « plaisirs technologiques » pour sauver notre belle planète bleue ?

À l’échelle de l’humanité, l’activité industrielle ne représente qu’une infime partie du temps. Il a fallu 7 millions d’années pour créer un monde « parfait », mais il ne nous a fallu que 100 ans pour commencer à le détruire. La réalité est qu’en 2023, le progrès nous échappe. Il devient essentiel de savoir ce qu’on en fait. Ne nous laissons pas détourner par les discours publicitaires et politiques qui nous éloignent de la réalité, car le progrès ne sauvera pas la planète.

Mathilde Leroy

→ Neuralink : L’objectif d’Elon Musk