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10 idées reçues sur le métier de psychologue

Savez-vous ce qu’est une idée reçue? C’est une idée préconçue que l’on a sur quelque chose et qui est généralement fausse. Le métier de psychologue en regorge. En effet, nous avons beaucoup d’a priori et de représentations sur cette profession qui est insuffisamment connue malgré son expansion ces dernières années. Découvrez 10 idées reçues sur le métier de psychologue. La liste est non exhaustive ! Vous en trouverez peut-être d’autres !

10 idées reçues sur le métier de psychologue - Le blog du hérisson
©Markus Winkler

Idée reçue n° 1 : « Le psychologue analyse les gens quand ils parlent »

Le psychologue analyse les gens quand ils parlent est le cliché number one, toutes catégories confondues.

Quel psychologue ne s’est pas entendu dire au moins une fois en pleine discussion qu’il était en train d’étudier son interlocuteur une fois dévoilé son métier !

À ma connaissance, pas une seule personne qui ne soit pas tombée dans le panneau une fois répondu à la question “Et toi, qu’est-ce que tu fais dans la vie ? ”. Il est possible que vous ayez vous-même réagi de la sorte.

Ayant été psychologue pendant 17 ans, il m’est arrivé de prétendre exercer un autre métier pour faire fi des clichés, éviter ce genre de remarque et tenter d’avoir un échange des plus classiques. Parce qu’il faut le reconnaître, avouer que l’on occupe cette fonction induit un changement dans le comportement de la personne qui parle avec vous. Par méconnaissance ou par peur probablement.

Il faut savoir que le psychologue a une connaissance des processus psychiques et du fonctionnement psychologique humain. En cela, il est capable d’analyser et de comprendre celui qui le consulte au niveau de ses émotions, de ses pensées, de son comportement. Et de l’accompagner pour qu’il puisse résoudre sa problématique à l’aide des méthodes et des outils dont il dispose.

Pour autant, il ne psychanalyse pas constamment ceux qui l’entourent. Il n’est pas au travail en permanence. Cela reste du domaine de l’idée reçue.

Idée reçue n°2 : « Le psychologue peut lire dans nos pensées »

À moins d’être doté de capacités médiumniques et télépathiques, qui permettraient d’échanger des informations sans aucune interaction sensorielle, d’entendre et de recevoir vos messages sans que vous ayez à prononcer le moindre mot, le psychologue ne peut pas lire dans vos pensées.

Au mieux, il comprendra grâce à ses compétences empathiques les émotions que vous ressentez et saura vous les reformuler pour vous en faire part. En effet, l’empathie est cette possibilité que nous avons de pouvoir comprendre l’autre dans ce qu’il est, dit, pense et d’adopter son point de vue, comme si nous étions à sa place. L’on dit souvent pour simplifier les choses qu’elle est cette faculté à “se mettre à la place de l’autre”. Elle est une des qualités fondamentales à l’exercice de ce métier avec une écoute active, neutre et bienveillante.

À défaut de lire dans vos pensées, il pourra par contre vous aider à travailler sur elles, à remettre en question vos croyances limitantes, vos pensées négatives et à améliorer votre bien-être psychologique.

Idée reçue n°3 : « Le psychologue peut prescrire des médicaments  »

Non, le psychologue ne peut pas prescrire de médicaments. Il n’est pas de formation médicale. Il n’est d’ailleurs ni un professionnel médical ni un professionnel paramédical.

Il peut avoir des notions sur les traitements existants et les différentes classes de médicaments, mais il n’a pas l’autorisation d’en prescrire et le droit d’interférer dans leurs prescriptions. C’est le rôle et le métier du psychiatre, spécialiste des maladies mentales. C’est lui le prescripteur.

Il utilise des moyens psychologiques pour traiter et soulager les troubles de ses patients.

À part celles qui entrent dans le cadre du dispositif MonParcoursPsy (anciennement MonPsy) qui est fortement discutable d’un point de vue éthique et déontologique, les consultations effectuées par un psychologue ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale.

10 idées reçues sur le métier de psychologue - Le blog du hérisson
©Alex Green

Idée reçue n°4 : « Ce n’est pas difficile d’être psychologue, il faut juste écouter et dire hum, hum »

Cela est une fausse croyance. Il peut être difficile de devenir psychologue et il ne suffit pas juste d’écouter et de dire hum, hum même si l’écoute est au cœur du dispositif d’accompagnement.

En effet, pour pouvoir faire usage du titre, il faut valider un Master aux termes de 5 années d’études universitaires spécialisées en psychologie, soit un BAC+5. Ce diplôme en Sciences Humaines est reconnu par l’État. C’est le minimum d’études que l’on puisse faire et la condition sine qua none pour pouvoir exercer ce métier.

Certains étudiants poursuivent leurs études 3 années supplémentaires jusqu’à l’obtention de leur doctorat (BAC+8). Ils sont alors Docteurs en psychologie et peuvent faire de la recherche.

Tous sont référencés par département et par région auprès de l’Agence Régionale de Santé qui délivre un numéro ADELI. Ce dernier certifie que la formation du professionnel est reconnue et valide.

Il faut savoir qu’à l’issue de sa formation, le psychologue aura reçu environ 1500 h d’enseignements en psychologie et réalisé de nombreux stages pour mettre en pratique ses apprentissages.

Idée reçue n°5 : « Le psychologue est plus fou que ses patients ! »

Cette fausse idée fait partie du top 5 des idées reçues sur le métier de psychologue. Non, le psychologue n’est pas plus fou que ses patients ! Ni plus, ni moins.

Encore faut-il s’accorder sur ce que recouvre le terme de folie. Longtemps, ont été considérés comme fous ceux qui souffraient de troubles psychologiques et qui n’étaient pas reconnus comme tels.

Toutes personnes jugées non saines d’esprit étaient alors stigmatisées et mises en marge de la société.

Et comme bien souvent, nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas, il était facile d’être effrayé par ces personnes qui portaient en elles un mal-être non identifié.

Idée reçue n°6 (variante) : « Le psychologue, c’est pour les fous ! »

Cette idée reçue rejoint la précédente et nous fait penser que le psychologue, c’est pour les fous.

Encore une fois, quelle définition donne-t-on à la folie ? Fait-on référence à la maladie mentale ou aux troubles psychiatriques qui sont du ressort du psychiatre ?

Un suivi avec un psychologue est tout à fait possible en complément de ce suivi médical spécialisé.

Est-ce le fait par exemple de :

  • ressentir une anxiété plus importante que d’habitude,
  • sentir la dépression s’installer,
  • se sentir submergée par les émotions en réaction à des évènements de vie peu sympathiques,

qui nous fait évoquer la folie et peut-être la craindre ?

À tout moment de votre vie, vous êtes susceptible de pouvoir rencontrer un psychologue afin de passer un cap difficile ou d’entreprendre un travail plus long de compréhension de soi, de son mode de fonctionnement psychologique.

Son métier est d’accueillir votre mal-être ou votre souffrance, qu’elle soit psychique, émotionnelle ou existentielle. Mais cette souffrance n’est pas une maladie. Elle est la résultante de plusieurs facteurs qui vont pouvoir être mis au travail en séance avec le psychothérapeute.

Les motifs de consultation sont multiples :

  • Faible estime de soi ou problème de confiance en soi ;
  • Stress au travail, burn out ;
  • Difficultés à faire face à des évènements particuliers (deuils, pertes, séparations) ;
  • Problèmes relationnels ;
  • Peurs paralysantes et handicapantes dans le quotidien de type phobique ;
  • Etc.
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©Oliver Kepka

Idée reçue n°7 : « Le psychologue n’a jamais de problèmes »

Il n’est pas juste de penser que le psychologue n’a jamais de problèmes. Encore une idée reçue qui n’a pas de fondement.

Il reste un humain avec ses forces et ses faiblesses, ses défaillances émotionnelles, ses questionnements sur l’existence, confronté aux aléas de la vie comme vous tous.

À tort, l’on peut penser qu’il est mieux aguerri que quiconque pour se prémunir des difficultés ou coups durs de la vie, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. Mais cela est faux. Les cordonniers sont les plus mal chaussés, dit le proverbe.

Il n’a aucune obligation à cela mais il peut à son tour consulter un psychothérapeute, un psychiatre ou un psychanalyste pour prendre du recul sur ce qu’il vit dans ses relations avec ses proches et/ou avec ses patients. Il peut suivre une thérapie, être en supervision, faire de la régulation ou de l’analyse des pratiques pour y voir plus clair. Il peut lui aussi être affecté par des troubles psychiques.

Idée reçue n°8 : « Le psychologue règle tous nos problèmes »

Non, le psychologue ne règle pas tous vos problèmes. Même si cela serait bien pratique, il n’a pas de baguette magique qui viendrait résoudre tous les écueils que vous rencontrez dans votre vie.

C’est encore une idée reçue qu’il faut déconstruire. Voici ce qui serait plus juste de dire.

Il vous aide grâce à ses outils, ses techniques, ses spécialisations à trouver les solutions qui sont à l’intérieur de vous. Il permet d’en faciliter l’accès. En aucun cas, il ne donne de recettes toutes faites pour résoudre vos problèmes.

Par ses connaissances, formations et orientations théoriques, il peut vous accompagner à mettre en lumière les mécanismes sous-jacents à tel ou tel comportement ou mode de pensée pour en favoriser une meilleure compréhension. Et ainsi vous permettre de trouver vos propres modes de résolution.

Son métier ? Vous mettre au travail, vous permettre de voir les choses différemment, de prendre du recul.

Idée reçue n°9 : « Il va falloir que je raconte ma petite enfance chez le psychologue »

S’allonger sur le divan pour raconter sa petite enfance est un autre cliché qui a la peau dure chez les psychologues. Cela est plutôt le lot des thérapies d’orientation psychanalytique dont la référence incontournable est Freud, grand nom de la psychanalyse.

Raconter son enfance pour éclairer les problématiques du présent en mobilisant l’inconscient, siège de tous les conflits internes selon les psychanalystes.

Aucune obligation de quoi que ce soit lorsque vous consultez un psychologue. La parole est libre. Le professionnel en fonction de son approche suit et reformule vos propos pour soutenir l’avancée de votre travail d’introspection et de réflexion.

En fonction de la problématique évoquée, peur des araignées ou stress au travail, les méthodes utilisées vont différer.

La richesse de ce métier est la diversité des approches théoriques et thérapeutiques qu’il offre.

Idée reçue n°10 : « Les psychologues sont des charlatans ! »

Dernière idée reçue de la liste. Là aussi, mettons-nous d’accord sur la définition. 

Se dit de quelqu’un qu’il est un charlatan, s’il exploite la crédulité publique en vantant sa science, ses produits, ses qualités. Autrefois, il était celui qui vendait des drogues, arrachait des dents, etc. avec un grand luxe de discours et de facéties, sur les places publiques.

Comme dit plus haut, la profession est réglementée. Il n’est pas possible de se proclamer psychologue sans avoir justifié de la formation adéquate. De plus, elle est contrainte de respecter un code de déontologie et une éthique de travail.

Aussi, les outils qu’il utilise (tests, évaluations) sont validés, et des études montrent l’efficacité des thérapies sur certains types de troubles. Par exemple, l’EMDR a un impact positif sur les troubles engendrés par le stress post-traumatique ou les traumatismes.

Il est donc possible d’infirmer que les psychologues sont des charlatans. Bien évidemment, des exceptions peuvent confirmer la règle.

Si après ces 10 idées reçues sur le métier de psychologue, vous avez encore des craintes à en consulter un ou s’il vous reste dans un coin de la tête d’autres idées reçues concernant ce métier, n’hésitez pas à en faire part dans les commentaires, nous pourrons en discuter avec vous.

Katia Crabé

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