Environnement

Comment réduire son empreinte numérique ?

Pour lutter contre le réchauffement climatique, vous mangez moins de viande, et vous limitez vos trajets en voiture et en avion ? Mais qu’en est-il de votre utilisation du web et des objets connectés ? De plus en plus d’internautes prennent conscience de leur impact sur l’environnement et de la pollution engendrée par leur activité digitale. Mais concrètement, comment réduire son empreinte numérique ? On vous explique tout ce qu’il faut savoir pour adopter des pratiques plus écoresponsables.

Comment réduire son empreinte numérique ? - Le blog du hérisson

Reconnaître l’impact du numérique sur l’environnement

La digitalisation de nos sociétés a permis de nombreux avantages en matière d’écologie (réduction des déplacements, moindre utilisation du papier, etc.). Mais elle n’en reste pas moins polluante.

► La pollution digitale, un fléau invisible

D’apparence immatérielle, le numérique donne l’illusion d’être sans impact direct sur l’environnement. Pourtant, il a de réelles répercussions écologiques : l’activité digitale au quotidien dégage du dioxyde de carbone (CO2), l’un des principaux gaz à effet de serre (GES) à l’origine du réchauffement climatique.

Selon l’ADEME, le secteur du numérique est responsable de 3 à 4 % des émissions des GES dans le monde. Soit plus que la quantité produite par l’aviation civile (3 %). Un chiffre d’autant plus préoccupant, qu’avec la forte augmentation des usages en ligne, il pourrait doubler d’ici 2025.

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► Une industrie gourmande en ressources

Digitaliser réclame une quantité phénoménale de matières premières. Et pour cause ! Pour pouvoir fonctionner, les activités en ligne requièrent des équipements utilisateurs et des infrastructures (ordinateurs, box ADSL, fibre optique, routeurs, câbles, serveurs, data centers, réseaux, etc.).

Pour les construire et fabriquer leurs composants, le secteur du numérique puise d’importantes ressources :

  • en matériaux (extraction de grande ampleur de gisements minéraux et métalliques) ;
  • en eau ;
  • et en énergie électrique.

À titre d’exemple, la conception d’un smartphone nécessite plus de 70 matériaux différents, dont 50 métaux (parmi lesquels des terres rares comme le gallium ou le tantale).

► Le coût environnemental des équipements numériques

Les chiffres sont sans appel : la grande majorité de l’impact du numérique provient de la production des « terminaux » (c’est-à-dire, les écrans, téléviseurs, ordinateurs fixes et portables, smartphones, etc.).

Le processus de fabrication compte pour près de 79 % de l’empreinte carbone du numérique. C’est l’étape la plus consommatrice en ressources, mais aussi la plus émettrice de CO2. Son bilan écologique surpasse ainsi celui de la phase d’utilisation (21 %  : 16 % pour les centres de données et 5 % pour les réseaux).

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©Carenews

Mesurer le poids de sa propre activité digitale

Afin de réduire l’impact écologique du numérique, une seule solution : ne plus se cacher derrière son écran et admettre que nos clics ont des retombées concrètes.

► Comprendre la signification de l’empreinte numérique

Comme 8 Français sur 10 connectés, vous ne pouvez plus vous passer d’Internet dans votre quotidien ?

Certaines actions en ligne s’avèrent même indispensables pour votre travail ou vos loisirs :

  • envoyer un email à ses collègues ;
  • suivre une réunion sur Zoom ;
  • poster sur les réseaux sociaux ;
  • visionner des vidéos en streaming ;
  • archiver des photos dans le Cloud ;
  • écouter de la musique sur une plateforme ;
  • télécharger une nouvelle application ;
  • etc.

Savez-vous que derrière ces actes anodins transitent des milliards de données par le biais de technologies polluantes ? Lorsqu’un internaute navigue sur le web, ses clics laissent des traces et ont un impact sur l’environnement : c’est ce qu’on appelle l’empreinte numérique.

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► Calculer son empreinte carbone numérique

Selon le Digital report France 2023, un Français connecté passe près de 5 heures 30 sur Internet chaque jour. Soit autant d’occasions d’imprimer des marques de ses explorations sur la Toile. Quand chaque clic, chaque téléchargement alimente la pollution digitale, il semble urgent de réagir.

Vous pensez utiliser le numérique de manière raisonnée ? Faites le test ! Vous pourriez être surpris du résultat…

L’ADEME a mis en ligne un outil pour calculer son empreinte carbone numérique. En quelques clics, il vous permet de mesurer vos émissions de CO2. Un bon point de départ pour identifier les leviers à actionner pour devenir plus écolo sur le web.

Impact numérique sur le climat - Le blog du hérisson
©Impact CO2

Tendre vers la sobriété numérique

Comment limiter les effets du numérique sur l’environnement ? En diminuant la consommation énergétique de vos appareils. Voici quelques pistes pour devenir plus sobre.

► Freiner la course à l’équipement

Selon l’ADEME, un citoyen français possède en moyenne 15 équipements connectés (contre 8 au niveau mondial).

La fabrication restant le poste le plus coûteux en termes de pollution digitale, interroger ses acquisitions se révèle LE geste le plus efficace et concret pour un numérique responsable :

  • Luttez contre la frénésie de nouveautés.
  • N’achetez qu’en fonction de vos besoins (sans céder à la pression de la mode ou des promotions) et renouvelez vos appareils seulement en cas de nécessité.
  • Repensez votre utilisation des objets connectés : par exemple, vous envisagez d’investir dans une liseuse ? Sachez que son empreinte carbone est amortie à partir de 50 livres neufs lus (et de 100 en occasion).

► Allonger la durée de vie de ses appareils

88 % des Français changent de téléphone portable alors que l’ancien fonctionne toujours. Pourtant, pour réduire son empreinte carbone numérique, il faut conserver ses équipements actuels le plus longtemps possible.

Pour cela, il est indispensable d’adopter de nouvelles habitudes :

  • Bien entretenir ses appareils (installation d’antivirus pour un pc, achat de coque ou de film protecteur pour un smartphone, etc.).
  • Les faire réparer en cas de panne.

Passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50 % son bilan environnemental. La face cachée du numérique, ADEME

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► Passer au reconditionné

Ordinateur irréparable, téléphone obsolète : vous n’avez pas d’autres choix que de vous rééquiper ? Envisagez la seconde main !

Acheter en reconditionné est une démarche écologique qui permet :

  • d’augmenter la durée de vie des appareils sur le marché ;
  • de limiter la consommation d’énergie et de matières premières ;
  • de diminuer la production de déchets.

La vente d’occasion engendre jusqu’à 8 fois moins d’impacts environnementaux que le neuf en moyenne. Le tout pour un prix plus accessible.

► Recycler pour un cercle plus vertueux

Entre le risque de diffusion de données, la non-connaissance des points de collecte ou la conservation « au cas où », la plupart des Français ne recyclent pas leurs anciens appareils connectés. Y compris quand ils ne fonctionnent plus. Résultat : sur l’ensemble de leur cycle de vie, les déchets numériques constituent 20 millions de tonnes par an en France.

La fin de vie de ces objets technologiques reste un véritable enjeu de société. On estime qu’entre 54 à 113 millions de téléphones dorment dans nos placards alors qu’ils représentent un précieux gisement de milliers de tonnes de métaux rares réutilisables.

Cycle de vie d'un équipement numérique - Le blog du hérisson
Cycle de vie d’un équipement numérique ©Mission interministérielle Numérique responsable

Réduire son empreinte numérique avec des gestes écoresponsables

Et si, pour préserver la planète, au lieu de jeter son ordinateur portable à la déchetterie, il suffisait de repenser ses usages ? Petit tour des bonnes pratiques pour un numérique plus éco-friendly.

► Les mails

Envoyer un message électronique avec une pièce jointe de 1 Mo correspondrait à réaliser un trajet de 500 mètres en voiture. Quand on sait qu’un Français reçoit en moyenne 39 courriels par jour, et que 60 % d’entre eux ne seront jamais ouverts, la pollution numérique du mail n’a rien de virtuel.

Gérer astucieusement sa boîte mail permet de limiter le poids des données ainsi que leurs parcours. Pour cela, vous pouvez :

  • faire le tri en supprimant vos anciens courriels ;
  • vous désabonner des newsletters que vous ne lisez jamais ;
  • alléger vos messages en évitant les pièces jointes trop lourdes ;
  • restreindre la liste des destinataires ;
  • installer un anti-spam pour diminuer drastiquement le nombre de spams (75 % des mails reçus).

► Le streaming

À lui seul, le streaming représente 60 % du trafic web mondial et s’annonce comme une véritable catastrophe écologique.

Pour continuer de regarder des vidéos en ligne sans renier ses principes écoresponsables, une solution possible : en visionnez moins, mais mieux.

Vous pouvez aussi :

  • baisser la résolution de l’image ;
  • désactiver la lecture automatique des contenus sur YouTube, Amazon Prime ou Netflix ;
  • basculer votre smartphone en mode Wi-Fi plutôt qu’en 4G une fois à domicile, car il consomme 23 fois moins d’énergie électrique ;
  • télécharger au lieu de streamer.

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► Le Cloud

Recourir à un Cloud, c’est pratique : les fichiers sont sauvegardés automatiquement en ligne au même endroit, dans un espace qui semble infini. Mais cette pratique reste très polluante, car le stockage des données s’opère dans des data centers particulièrement énergivores. Le tout avec de nombreux allers-retours entre les serveurs et les utilisateurs.

Si vous avez de l’espace disponible sur votre pc ou votre téléphone, privilégiez l’enregistrement de vos fichiers en local plutôt que sur le Cloud par défaut (en désactivant le paramètre « stockage cloud »).

► L’intelligence artificielle

Après plusieurs tests, l’IA est devenu votre nouvel assistant virtuel ? Si l’intelligence artificielle demeure un puissant outil pour gagner en productivité, elle s’avère particulièrement vorace en énergie et en ressources.

La plateforme Greenly révèle que la version de ChatGPT-3 détient un bilan carbone astronomique de 240 tonnes de CO2 (l’équivalent de 136 allers-retours en avion entre Paris et New York). En grande partie pour alimenter en électricité ses data centers sollicités en permanence. De plus, une étude universitaire au Texas dénonce son empreinte hydrique exorbitante : pour sa conception et son entraînement, ChatGPT-3 a dépensé 700 000 litres d’eau pour refroidir son data center (soit autant que pour un réacteur nucléaire). Saviez-vous que lui poser entre 25 à 50 questions revenait à consommer un demi-litre d’eau ?

Faut-il boycotter l’IA pour ne pas culpabiliser de polluer la planète ? Vous pouvez miser sur un usage plus raisonné :

  • Restreignez votre utilisation en recourant à l’IA pour les tâches les plus ardues ou trop chronophages.
  • Ciblez vos prompts pour éviter de rééditer plusieurs fois la même requête en cas de réponses insatisfaisantes.

Intelligence Artificielle - Le blog du hérisson

Le numérique engendre d’importants impacts négatifs sur l’environnement (pollution de l’air, épuisement de ressources non renouvelables, etc.). Face à l’explosion des usages et au nombre croissant d’internautes sur Terre, il est urgent de modifier nos comportements. Plus qu’une démarche individuelle, réduire son empreinte numérique est un acte de responsabilité envers notre planète et les générations futures. Avec des pratiques plus sobres et respectueuses, devenons les acteurs d’un monde digital plus durable, conciliant technologie et écologie !

🌎 Les enjeux climatiques inquiètent également vos adolescents ? Lisez aussi notre article sur comment répondre à l’éco-anxiété des jeunes ?

Linda Lam

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